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Vent d'Auvergne
8 juillet 2009

Le développement urbain entre économie et démocratie

Clermont_ferrand_vu_de_Montjuzet    Je me suis invité hier après-midi à la table ronde organisée lors du colloque de l’ ASRDLF (Association de Science régionale de langue française) (1) à Clermont-Ferrand. Les Japonais, lorsqu’ils participent à une rencontre de ce type, s’estiment heureux s’ils en ressortent avec une ou deux idées nouvelles. Ce qui fut le cas pour moi, après les cinq ou six interventions, forcément trop courtes, qui meublèrent ces deux heures de travail. Ce sont d’ailleurs moins les informations nouvelles, que leurs implications pratiques et les perspectives qu’elles soulèvent, qui m’ont intéressé.

   D’abord, nous constatons que les échanges, actuellement, sont plus forts entre les villes qu’entre les nations. De plus, la connaissance fine des villes est une nécessité car la ville influence le territoire qui l’environne y compris l’espace rural.

   Ensuite, le système institutionnel français est inadéquat pour répondre aux nombreux problèmes urbains. Le « planificateur bienveillant », selon l’expression employée par l’économiste Frédéric Gilli, ne suffit plus. Par exemple, dans le « projet Ile de France », dont Gilli s’occupe, il y a trop d’échelons techniques à gérer, le territoire délimité administrativement n’est pas pertinent. Gérer la complexité du développement urbain oblige à traiter en même temps gouvernance et aménagement, c’est à dire l’institutionnel et l’opérationnel. Lorsqu’en plus, il faut organiser la participation des acteurs du territoire, faire émerger les attentes, faire partager le projet par tous, informer et former, négocier les solutions, le rôle d’expertise des conseillers en développement est primordial.

   C’est pourquoi, selon moi, les grandes villes ont besoin que l’état planificateur leur lâche un peu les baskets, pour retrouver une liberté de manœuvre hors de sa tutelle et de ses contraintes administratives, institutionnelles et financières. Je me suis toujours demandé pourquoi, par exemple, il était fixé pour toutes les communes un nombre de conseillers municipaux en fonction du nombre d’habitants ; pourquoi les prérogatives des communes étaient gravées dans le marbre de la loi, la même pour toutes ; pourquoi les villes modernes ne pourraient pas s’organiser en réseaux selon des règles à elles, comme l’ont fait autrefois celles de la Ligue hanséatique ? Hélas, ne rêvons pas: tant que les élus locaux seront issus du même sérail politicien que les élus nationaux ou les ministres, nous avons peu de chance de voir les choses changer.

   Mais nous pouvons espérer, avec l’intervention d’agents de développement dans les projets des collectivités, voir un peu plus de méthode et de rationalité présider au traitement des grands problèmes locaux. C’est pourquoi l’annonce, faite hier par le président de l’Université d’Auvergne, Philippe Dulbecco, de la création d’un Institut de développement du territoire dans notre capitale arverne, est une bonne nouvelle. Nous comblerons alors le manque de chercheurs, et surtout de développeurs, dans ce domaine.

SW

(1) VOIR LE SITE DU COLLOQUE ET DE L’ASSOCIATION :
http://www.asrdlf2009.com/index.php
http://asrdlf.u-bordeaux4.fr/

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Commentaires
N
Jaime bien ton site, viens voir le mien si ça te dis :P<br /> <br /> <br /> http://www.new-york-lawyers-listing.com/
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