Le train des réformes
Premier jour de l’été 2007 à la Maison de la presse de mon lieu de villégiature favori. L’accroche du journal Libération retient mon attention : « Premiers écueils » sous entendu: «du gouvernement». Parce que les journalistes gauchistes de ce canard croyaient sans doute que tous les corporatistes français allaient accepter sans broncher les nécessaires réformes que la majorité doit faire ? Comme en réponse, le Figaro du même jour titre : « Régimes spéciaux : le rapport qui embarrasse la SNCF/ Des cheminots cumulent une retraite en France et un salaire à l’étranger en travaillant pour la SNCF. »
Toutes celles et tous ceux pour qui la République est un fromage vont-ils, sans réagir, se laisser dépouiller de leurs privilèges ? Toutes celles et tous ceux pour qui la manne ou la protection de l’Etat providence permet de vivre sans trop travailler, de cumuler salaires et avantages particuliers, d’exercer un pouvoir –souvent de nuisance- sans rapport avec leur représentation réelle dans la société, songent-ils vraiment à une nouvelle nuit du 4 août ?
Il y a deux France, comme le disait Jacques Marseille, la privilégiée et celle qui finance ces privilèges à travers impôts et taxes diverses. Le drame, c’est que la première est bien organisée pour se défendre alors que la seconde ne l’est pas ou mal. Les injustices n’en sont pas moins grandes pour autant. Heureusement, elles sont maintenant mises sur la place publique par des associations courageuses comme l’IFRAP et Contribuables associés. Connues, les injustices sont de moins en moins acceptées. Et c’est bien cela qui doit inciter le nouveau gouvernement à faire preuve d’audace dans ses réformes, en même temps que de pédagogie auprès des Français.
Serge Weidmann
photo extraite du site: http://www.techno-sciences.net