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Vent d'Auvergne
30 juin 2007

Il y a dix ans, un nouveau venu nommé Tony Blair

Tony_BlairAu moment où, les Anglais ne voulant plus mourir pour Bagdad, Tony Blair quitte le 10, Downing Street dans une certaine indifférence française, revenons en arrière, quand, il y a tout juste dix ans, le nouveau premier ministre travailliste connaissait une grande notoriété chez nous. Surtout à droite où on l'applaudissait, quand la gauche l'invitait au Palais Bourbon.

Il n'est pas inutile de réécouter ce qu'il disait alors, ce discours qui nous séduisait tant, qui devrait encore nous séduire aujourd'hui, compte-tenu de notre immobilisme politique. D'abord, une critique de son propre parti et des raisons qui l'ont maintenu si longtemps dans l'opposition: «Nous avons confondu les fins et les moyens, laissant la priorité économique éclipser les buts qu'elle était censée servir. Notre vision était trop centralisatrice. Nous avions peur des changements (...), ce qui est paradoxal pour un parti dont la vocation est, précisément de changer le monde.»

Et devant les députés français: «La solidarité, la justice, la liberté, la tolérance et l'égalité des chances, le sentiment qu'appartenir à une communauté et à une société forte est l'instrument du progrès individuel: voilà les valeurs qui sont au coeur de ma politique. Mais nous devons être infiniment adaptables, et faire preuve de la plus grande imagination quant aux moyens de les mettre en oeuvre. Il n'y a pas de pré-conditions idéologiques, pas de veto préalable sur ces moyens. Ce qui compte, c'est ce qui marche.» Et, plus loin: «Le gouvernement n'est plus tant chargé de règlementer, que d'équiper les hommes en vue du changement économique, en insistant sur l'éducation, la qualification, la technologie, l'infrastructure, et un Etat-providence qui favorise l'emploi et le rende avantageux.»

Il ne s'embarrassa pas de tabous, en effet, pour privatiser le système des retraites, gérer strictement les assurances sociales, responsabiliser les parents des jeunes délinquants, instaurer un couvre-feu pour les enfants -à l'époque, chez nous, une certaine Ségolène Royal s'agita comme une diablesse lorsqu'une telle mesure fut proposée par un élu de droite. La «troisième voie» de Blair s'appuyait sur une vision libérale de la société -en ce sens il continua l'oeuvre de Margaret Thatcher- avec un Etat réduit mais veillant à ce que personne ne reste sur le bord de la route.

Tandis que notre gauche pédalait dans la choucroute idéologique marxiste, assaisonnée de laisser-aller sociétal, Tony Blair, fort d'une vision humaniste de l'homme et de la société, fondée sur des valeurs solides puisées dans son éducation religieuse, réformait la Grande-Bretagne en véritable homme d'Etat intelligent et responsable. Il y a des jours où l'on regrette de ne pas être anglais.

Serge Weidmann

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