Des Rouges à l'eau de rose

Feuilletant les programmes de la télévision de cette dernière semaine, je tombe sur celui de mardi 13 février à 20heures 50, sur France 2. Notre chaîne publique –les chaines publiques, parfois, sont aux chaînes ce que les filles publiques sont aux filles- qui travaille en grande partie avec notre argent, programmait le troisième épisode d'un téléfilm intitulé: "Les camarades", dont voici le résumé du script: "François a été condamné pour espionnage au profit de l'Union soviétique. Après une peine de cinq ans, il est libéré en 1963. Il trouve alors du travail grâce à son ami Pierre. La société semble avoir peu changé. Devenue médecin, Marion sauve une femme d'un avortement raté. Mais elle est renvoyée…"

Cette "coconnerie" à l'eau de rose ne mériterait guère que le sourire, si l'on ne s'avisait qu'en 2007, dans notre pays, soi-disant ravagé par l'ultra-libéralisme, la télévision publique est un repaire sûr pour les créateurs communistes. Ah, les bons camarades, victimes des méchants réactionnaires capitalistes français, eux qui ne travaillaient que pour le bien du peuple, le regard fixé sur la ligne rouge  du paradis soviétique.

D'abord, ineptie du scénario, dans une République digne de ce nom, un espion en prend au moins pour vingt ans, pas cinq. Mais il est peut-être tombé sur un juge marxiste. Et je ne suis pas sûr que les communistes, mêmes médecins, aient soutenu l'avortement en 1963. Cocos oui, bobos, non!

Je comprends pourquoi, devant de telles inepties, bourrées de poncifs politiquement corrects, le téléspectateur, préfère, et de loin, aller voir sur le câble les vieux films tournés à Hollywood. Justement, ce soir là, on y passait le chef d'œuvre de King Vidor: "L' homme qui n'a pas d'étoile". Ce héros a raison, surtout si elle est de couleur rouge.

Serge Weidmann

Il n'y aura pas de nouvel article dans Vent d'Auvergne pendant les 15 jours qui viennent. Rendez-vous début mars. Nous reparlerons des élections présidentielles et du 13^ème festival du Cercle des amis du cinéma. A bientôt.

Comments

[florent belon]

Ce piteux telefilm n'est que la suite d'une longue file de productions toutes plus niaises et orientées produites avec le fruit de notre chère redevance audiovisuelle. Il y a deux ans, je m'étais offusqué de la bouillie réalisée à partir du roman de Maupassant Pierre et jean. Fini la Normandie du XIXème, voici en toile de fond le front populaire et une ode à la révolution prolétarienne.

Et certains parlent encore de politique culturelle de France 2, on devrait relire le livre de finkelkraut , la défaite de la pensée avant de parler d'une manière impropre de la culture