Cournon-Cuba, même combat

On ne peut plus dire, aujourd’hui, que l’on a parcouru « d’un derrière distrait » un article dans le journal. Car le papier toilette, fruit du développement technologique, a, depuis longtemps, remplacé les feuilles découpées dans les gazettes pour le nettoyage intime.

J’aurais pourtant bien aimé ressortir la formule après avoir lu, dans La Montagne du dimanche 22 octobre, l’article : « Cournon tourne son regard vers l’île de Cuba » à la page 6B. Que la municipalité cournonnaise de gauche veuille aider au développement de Cuba, pourquoi pas ?

Encore faut-il ne pas jouer les benêts et ne pas oublier pourquoi cette île est dans un état de sous-développement avancé dans tous les domaines. Venir au secours du peuple cubain, oui ! A condition de dénoncer le régime facho-marxiste qui, depuis, un demi-siècle, le contraint à vivre dans un enfer terrestre, pendant que sa nomenklatura s’emplit les poches sur son dos.

Ce n’est apparemment pas à partir d’une vision lucide de la situation que le maire de Cournon d’Auvergne et sa majorité ont « tourné (leur) regard vers l’île de Cuba ». Au cours de la réunion préparatoire aux initiatives Cournon-Cuba, le public a eu droit à tous les poncifs mensongers avec lesquels les belles âmes occidentales nous tympanisent depuis les années cinquante du siècle précédent. C’est ainsi que fut évoquée « Cuba soumise au blocus des Etats-Unis ». S’il y avait blocus, chers Cournonnais, votre réunion n’aurait pas de raison d’être, puisque tout accès dans l’île vous serait impossible. L’ambassadeur de Cuba à l’UNESCO, présent, s’est laissé aller à un discours optimiste à propos de l’Education et la formation des jeunes à Cuba. Hélas ! Nous sommes bien placés, en France, pour savoir ce que valent, dans ce domaine, les statistiques. Elles ne disent rien sur le niveau des acquis, sans parler de la propagande distillée dans les cerveaux, sous couvert de connaissance. J’aimerais bien avoir devant les yeux, pour prendre un exemple au hasard, le programme en fac d’économie à La Havane. Mais peut-être n’est-il pas si différent de celui de nos Universités?

Le droit-de-l’hommiste de service (il y en a toujours au moins un dans de telles rencontres), y alla de son  couplet sur Antonio Guerrero, « poête » cubain, ex-étudiant en URSS, revenu aux USA et soupçonné d’y avoir infiltré des organisations anticastristes, jugé et condamné. Je ne connais pas, et ses défenseurs patentés non plus, la vérité dans cette affaire. Mais je constate qu’il a eu un procès équitable et qu’il a de nombreux défenseurs dans le monde. Ce que n’ont pas eu, malheureusement, les milliers de pauvres types qui, à Cuba, ont disparu corps et biens dans la gidouille du Pére Ubu des Caraïbes. Ceux qui ont des yeux pour voir et le sens du discernement savent où est la justice et où est la force aveugle, où est la civilisation et où est la barbarie.

Voilà quelques idées que pourrait développer, au prochain conseil municipal, l’opposition de droite au maire de Cournon. Aider le peuple cubain, oppressé, privé de sa liberté, oui, se laisser aller à de l’ anti-américanisme primaire et faire des risettes à une dictature, non ! Reste une question : A l’heure actuelle comment faire l’un sans succomber à l’autre ?

Serge Weidmann

Comments

[florent]

Si l'on pouvait être de bonne foi communiste et socialiste dans les années 20, au motif de la nouveautén, de l'expérimentation (malheureuse), on ne peut aujourd'hui ne l'être que de mauvaise foi en détournant hypocritement le regard d'un réalité crue.

Je prends note de la démarche de la mairie de Cournon, et il sera temps, au moment venu, de rafraîchir la mémoire de quelques uns...

Un ami m'a fait sourire dernièrement, à des cgtistes qui maugréaient au sujet de la qualité de leur repas, il répondit "pensez aux petits nord-coréens...". Leur visage se crispa...

[Flavien Neuvy]

et oui cher Serge, je partage entièrement ton analyse sur cette mascarade.
JF Revel qualifiait le Leader Maximo de "virtuose des pelotons d'éxécutions".
Ce barbu sanguinaire a conduit le peuple cubain en enfer.