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Vent d'Auvergne
20 octobre 2006

Quand la Chine s'éveille

ChineLe dragon chinois, s’est éveillé et il déploie ses ailes. Pour lui, il est impératif qu’il puisse continuer sa progression, tout arrêt de son développement économique lui serait fatal. C’est avec ces images fortes que Serge Vinçon, sénateur UMP et grand connaisseur de la Chine, présentait récemment ce pays, au cours d’une conférencce de l’Alliance française à Clermont-Ferrand.

Terre de contrastes, terre qui accueille le modernisme d’une façon fulgurante, la Chine a besoin de stabilité et de reconnaissance. Si ses campagnes sont proches des villages africains par contre ses villes rivalisent avec les mégapoles occidentales par la hauteur des immeubles et la concentration humaine. Il s’y construit un immeuble par semaine depuis dix ans. Ses besoins en  énergie sont énormes : sans parler du pétrole, venant d’Iran ou d’Arabie Saoudite, les centrales nucléaires devraient y pousser au rythme de deux centrales par an pendant dix ans. Pour les échanges, elle doit impérativement apparaître aux yeux de tous comme un partenaire fiable.

Elle veut que sa gouvernance soit reconnue comme un modèle. Il s’agit d’un système hybride : pouvoir communiste, économie de marché et capitalisme d’Etat, le plus souvent. Elle est attachée à sa souveraineté et revendique un rôle stratégique majeur dans sa zone géographique. L’armée se modernise à vitesse grand V, d’autant que ses frontières terrestres (10 000 kilomètres) sont poreuses et que certaines provinces ont des revendications indépendantistes: le Tibet, bien sûr, et pour cause, mais aussi plusieurs provinces musulmanes.

Les Chinois veulent jouer un rôle sur la scène internationale. Ils ont une vision multipolaire du monde futur, contrairement aux USA. Leurs relations sont bonnes avec la Russie, l’Union européenne, dont la France qui est, à leurs yeux, un allié fiable (il y a six cents entreprises françaises en Chine actuellement). Leur collaboration dans le domaine spatial avec L’Europe s’intensifie.  Entre défis et espoirs, la Chine avance à pas de géants, à la fois comme puissance économique mais aussi comme puissance stratégique. Où en sera le monde dans dix ans quand le dragon volera de ses propres ailes ?

Serge Weidmann

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Commentaires
W
Je réponds un peu tard au commentaire de Soap et bien incomplètement car ce n'est pas moi le spécialiste de la Chine, je ne fais que le compte rendu d'une conférence.<br /> Sur les relations Chine-Russie, il me semble qu'il y a du mieux, ne serait-ce que parce que les deux sont confrontés aux mêmes problèmes à leurs frontières: la montée des revendications islamistes.<br /> <br /> Quant aux relations avec la France et l'Occident, elles sont bonnes pour des raisons géopolitiques. L'UE prenant du champ par rapport aux USA, devient intéressante pour la Chine qui, contrairement aux USA, veut un monde multipolaire. Que les Européens ne versent pas dans l'angélisme, d'accord, mais l'observation des faits donne raison à Vinçon.
S
Bonjour,<br /> Je me permets d'émettre quelques réserves quant à l'ouverture très positive de la fin de votre chronique. Ainsi, si tout ce que vous dites quant au développement fulgurant que connait la Chine depuis les années 80 est exacte, dire que "ses relations avec la Russie sont bonnes" est au mieux un doux ironisme, au pire un contre-sens flagrant. Les chinois ont affronté l'URSS à deux reprises durant les années 60, ils ont depuis régulièrement entretenu les tensions endémiques des régions frontalière de la Sibérie. Il y a là-bas des régions russes entièrement sinistrées, où la diaspora chinoise relance progressivement l'économie et le pouvoir central lorgne sur les ressources sibériennes. <br /> Par ailleurs, estimer que la Chine voit en la France un partenaire fiable prête à sourire. Les européens n'ont pas conscience du nationalisme chinois et de la persistence de leur sentiment d'avoir été injustement méprisés par les européens au cours des 19ème et 20ème siècles. Je vous renvoie pour cela à la réponse de l'empereur Qianlong à George III d'Angleterre quand celui-ci, fin 18ème envoya une ambassade en Chine afin de développer les relations commerciales entre l'Europe et l'empire du milieu.<br /> Les Chinois, comme tout le monde d'ailleurs, définissnet leurs rapports aux autres nations sous l'angle du rapport de force. Ils appliquent la philosophie du roseau face au chêne. S'ils ne peuvent briser un adversaire alors et seulement alors ils plient. Cela fait 170 ans qu'ils plient, le jour où ils n'auront plus à plier, jour qui approche à grand pas, et bien... <br /> Le développement de la Chine est l'événement le plus important de ce siècle qui commence. Je ne partage hélas pas l'optimisme que vous semblez éprouver. Les questions de sécurité, de survivance du respect des droits de l'homme dans les institutions internationales, la force de ses mêmes institutions d'ores et déjà mises à mal par l'attitude de l'administration Bush, l'accélaration de l'ouverture mondiale des marchés de production, et, par dessus tout, les désastres environnementaux engendrés par la course au développement à laquelle chaque pays se doit de participer sous peine de dégradé le sacro-saint pouvoir d'achat... tous ses éléments me font bien plus craindre le développement chinois, tout inéluctable et justifié qu'il soit, plutôt que d'y voir une source d'espoir d'hypothétiques coopération économique avec une Europe qui, grâce aux Français, n'existe toujours pas.
Vent d'Auvergne
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