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Vent d'Auvergne
25 juin 2006

Auvergne: Toi ou patois

c_est_y_toi_ou_c_est_y_patoisDans le magazine La Gazette des communes en date du 20 juin, je tombe, c’est le mot qui convient, sous la rubrique « culture », sur l’article de  Frédéric Pigot intitulé : « Auvergne : Les populations ont soif de langues régionales." Je vous laisse une minute pour le savourer.

« Grâce au concours financier du conseil régional et de l’Etat, l’Ifop vient d’étudier les pratiques et la représentation des langues régionales (Occitan et bourbonnais) auprès de la population auvergnate.

Cette enquête, initiée par l’Institut d’études occitanes d’Auvergne, révèle que sous l’appellation “patois”, ces langues jouissent d’une forte notoriété même si leur niveau de compréhension et de maîtrise s’avère limité.

Elle souligne que les Auvergnats attendent, en majorité, que la possibilité soit offerte à leurs enfants d’apprendre ou de se perfectionner dans ces langues. De même, ils aspirent à des efforts de promotion de cette culture régionale dans la perspective de valoriser l’identité de leur territoire. 54 % de la population souhaite une présence de ces langues sur l’antenne de France 3. La classe d’âge des 25-35 ans y est encore plus favorable. De même, près de la moitié des interviewés se disent favorables à l’installation de panneaux de signalisation bilingues sur le territoire.

La région et les structures intercommunales sont prioritairement citées pour prendre en charge le maintien et le développement des langues et de la culture régionales. »

On rêve. Quel est cet Institut Théodule ? Quelles sont ces conclusions « abracadabrantesques » qui affirment que la moitié des Auvergnats veut qu’on jaspine les « langues » – en fait il s’agit de patois ou de dialectes- régionales sur FR3 Auvergne ?

Certes, cela aurait un avantage. Dans un langage incompréhensible pour la quasi-totalité des télé-spectateurs, les reportages télévisés apparaîtraient peut-être comme des chefs d’œuvre d’art journalistique, encore que je me demande si les « euh » et les « donc », que les parloteurs des lucarnes locales  nous assènent à longueur d’émissions, pourraient être traduits en mots pittoresques dans les patois occitans ou bourbonnais.

Mais quittons ces plaisanteries pour dénoncer des lobbies, minoritaires comme tous les lobbies, mais suffisamment bien placés, pour faire financer par le Conseil régional et l’Etat une étude dont les conclusions nous laissent pantois. A l’heure où les élus régionaux auvergnats veulent attirer sur notre territoire de nouvelles populations, françaises ou étrangères, comme le fait le Limousin, pour relancer la vie dans notre déclinante Auvergne, les voilà se prêtant aux marottes d’hurluberlus qui veulent nous ramener cent ans en arrière. On sait, depuis Jack Lang ( Jacte langues) et ses idées fixes,  que la défense des, soit-disant,  langues régionales, n’est que le moyen avancé par tous les fossoyeurs pour promouvoir le « volapük » européen sur les décombres des cultures et langues nationales. Entre l’anglo-américain, langue des affaires, et les patois de la France profonde, rien ne doit plus subsister. Monsieur Douste-Blazy qui veut vendre la culture française au monde entier ( voir mon article du 18 mai 2006, intitulé « Les fantômes de la culture ») ferait bien de se réveiller et ne pas se prêter à son assassinat dans l’hexagone.

Puisque l’article du magazine cité sonne le rappel des élus pour prendre en charge cette nouvelle revendication de pithécanthropes ayant échappé, par miracle, à la sélection darwinienne, je demande vigoureusement à ceux-là, s’il leur reste deux sous de bon sens, d’envoyer promener ces fadaises. Certes, je ne méprise pas les dialectes locaux qui font partie de notre passé et qui témoignent de la richesse et de la diversité française, je ne conteste pas, à ceux qui veulent garder leurs traces, de le faire, mais je dénonce comme une action malhonnête et criminelle leur réintroduction artificielle dans notre vie par la coercition étatique ou régionale. Comme on dirait en Bourbonnais : « Oublions ces berdins et ces brailloux qui nous abrasent le troufignon. »

Serge Weidmann

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Commentaires
P
bonjour, <br /> pour ceux qui veulent apprendre le patois occitan du forez, allez sur le site patois occitan en forez; les particularité de notre patois est la présence de démonstratif spacial et et temporel, du temps d'habitude et de quelques autrs particularité
E
Je ne suis pas l'auteur de cette phrase. Voir un homonyme dans le Lot je pense
W
Monsieur,<br /> <br /> Vous êtes un militant de l'Occitan. Comme tout militant, vous devenez dogmatique et, face à des gens qui ne pensent pas comme vous, vous vous livrez aux attaques personnelles et aux affirmations péremptoires.<br /> Prenez conscience que cette attitude ne sert pas votre cause.<br /> <br /> Que de contorsions pour apparaître comme celui qui a toujours raison. Ainsi en ne parlant pas de l'Occitan, j'en parle quand même, sans en parler tout en en parlant. Ainsi Estève ne dit pas ce qu'il dit: il dit ce que vous vouliez qu'il dise. Ainsi, s' ils étaient bilingues, les Français parleraient mieux leur langue. Je le voudrais bien. Mais devant le naufrage programmé de l'apprentissage de l'écriture et de la lecture, il faut d'autres mesures. Et d'abord revenir sur des décennies d'erreurs introduites dans les méthodes pédagogiques par une cohorte de clercs (professeurs agrégés, chercheurs universitaires et inspecteurs pédagogiques) qui ont fait oeuvre de fossoyeurs.<br /> <br /> Et devant le recul du français, matraqué dans son parler comme dans son écrit en France, méprisé dans les instances où il est encore, en théorie, langue officielle (UE, Jeux olympiques), je pense que l'urgence c'est de défendre la langue de votre pays, la seule officielle depuis l'édit de François 1er. <br /> <br /> Aussi les pressions des groupes pour la défense des parlers régionaux m'inquiètent car ils participent aussi de cette dévalorisation du français. Le bilinguisme à l'école, le bilingue sur les panneaux( bonjour la lisibilité) et quoi demain? Les actes officiels bilingues et, par glissements successifs, on en arrivera aux revendications autonomistes dans tous les domaines, tout au moins si l'Etat se laisse aller à satisfaire vos marottes. Je n'en suis pas, mille excuses. Et je ne souhaite pas, quand j'irai à Montluçon, à Aurillac, ou au Puy, m'y sentir comme en pays étranger.<br /> <br /> Pour terminer sur une note plus légère, j'ai beaucoup apprécié votre choix de mot occitan passant dans le français: Amour. Humour involontaire je pense. Parce que ce mot, apparemment, ne fait plus partie de votre tradition, vu votre façon d'agir. Je crains qu'en nous passant le mot, vous ayez abandonné la chose.
D
Helas je ne suis pas professeur, car c'est bien un tel interlocuteur qui vous fait défaut.<br /> Navré de vous avoir insulté, mon cher monsieur, mais il faut parfois désigner les gens pour ce qu'ils sont. Dans votre cas : un cuistre. <br /> Car vous aurez beau user de métaphores éculées du genre "porte drapeau qui se drape dans une toge de procureur et d'imprécateur" la réalité n'en demeurera pas moins ce qu'elle est : vous ne savez pas de quoi vous parlez, bien que vous posiez au spécialiste.<br /> <br /> <br /> Langue/dialecte/patois : Vous avez beau vous en défendre, vous avez bien parlé de l'Occitan dans votre article. Vous ne l'avez simplement pas nommé. En effet l'Auvergnat est un dialecte de l'Occitan. Et l'Occitan est une langue pluridialectale qui ne reconnaît pas de standard. Chacun de ses dialectes est donc l'expression juste de cette langue. Mais bizarrement, vous préférez ne pas employer ce mot de langue -sans doute trop noble?- et l'opposez, même, au mot "dialecte" à celui de "patois" qui, comme vous l'avez justement remarqué, est fortement péjoratif. Mais pourquoi donc? <br /> Attardons nous un instant. Reprenons la définition que nous en donne l'Académie française en 1762, à savoir son sens véritable : "Langage rustique, grossier, comme est celui d'un paysan, ou du bas peuple". L'Occitan (dans toutes ses formes, y compris auvergnate) ne répond pas à ces critères. Il ne s'agit donc pas de "frilosité", mais simplement d'affirmer qu'utiliser "patois" pour désigner la langue occitane, c'est un contre-emploi. Il est cependant vrai que certains linguistes utilisent aujourd'hui ce mot, mais uniquement pour tenter d'expliquer "qu'un patois c'est une langue" ("le français n'est qu'un patois qui a réussi" H. Walter). Soyons honnêtes : ce n'était pas votre cas.<br /> Première ânerie qui en était donc une, ne vous en déplaise.<br /> <br /> <br /> "cent ans en arrière". A l'époque où les hussards noirs "ramaient" pour que les enfants parlent la langue de la République. A cela je vous répondrai simplement que la grosse erreur de cette école a été de croire que l'apprentissage du Français excluait la pratique des autres langues de France. Etrange de constater que la France considère le bilinguisme comme un effort surhumain destiné à certaines élites, alors qu'il est monnaie courante dans de nombreux pays. Mais à qui cette "erreur" profite-t'elle réellement? <br /> Considérer "l'éradication" des langues de France au profit du Français comme une réussite est une ânerie (eh oui). La réussite c'est le bilinguisme.<br /> Ensuite, vous avez mal compris (mais c'est une constante chez vous, semble-t'il) ce que je vous ai dit : je ne cherche pas à vous empêcher de vous exprimer, soyez-en certain. Simplement, je ne peux pas vous laisser dire des stupidités à propos des langues de France sans apporter quelques rectifications. Vous êtse du reste intarissable. Intéressons-nous aux nouvelles âneries que vous nous avez fait la grâce de nous apporter dans votre réponse:<br /> "Les troubadours". <br /> "quid du rôle de la langue ou des dialectes dans cette affaire?" <br /> Vous êtes décidément impayable. Comment dissocier la "civilisation occitane qui a donné les troubadours" de la langue que ces derniers utilisaient pour pratiquer leur art? Vous avez fort mal compris (encore) le discours de Christian Estève -manque d'attention?- qui tend ici à expliquer que la civilisation occitane et l'ensemble d'idées qu'elle portait a d'abord défini les occitans aux yeux de l'Europe, avant que cette dernière intègre l'aspect linguistique. Ce qu'elle a fait : Saviez-vous que le mot français "amour" vient de l'occitan? Il ne s'agit donc pas de dissocier, comme vous tentez maladroitement de nous le faire croire, civilisation et langue occitanes. Ce qui serait une ânerie (encore une) ou de la malhonnêteté (tiens donc).<br /> Quand à votre avis selon lequel ce ne serait pas le rôle des instances publiques que de financer l'apprentissage de ces langues, je le respecte, mais ne le partage pas : j'estime que les langues de France font partie du patrimoine de la République au même titre que le français, et qu'il est donc du ressort de cette dernière de les faire apprendre.<br /> Il est du reste plaisant de voir avec quelle tristesse vous remarquez que la majorité de nos compatriotes maîtrise mal le Français. En effet, la population parlait bien mieux notre langue commune quand elle était majoritairement bilingue.<br /> Toutes mes affirmations étaient donc justifiées ne vous en déplaise. Le fait de lire en diagonale quelques sites de spécialistes et tenter d'en détourner le sens est un acte malhonnête qui ne fait que montrer avec clarté votre mauvaise foi en même temps que votre méconnaissance de ce dont vous parlez. Je ne vous rappellerai pas la définition du mot "cuistre", je l'ai écrite plus haut. Mais décidément, sans vouloir vous être désagréable, qu'est-ce qu'elle vous va bien...<br /> Désolé si mon ton a été quelque peu professoral, mais il est bien difficile de ne pas tenter de vous apprendre quelque chose en matière de langues "minoritaires". Vous en savez tellement peu...<br /> <br /> D.S.
W
Voilà l’inévitable « professeur », farouche défenseur de l’Occitan, qui ne supporte pas d’entendre les Français parler français. Cher Monsieur, votre croisade ne m’intéresse pas. Simplement, elle ne vous donne pas le droit d’insulter les gens.<br /> <br /> D’abord, je n’ai pas parlé de l’Occitan dans mon article, et ne l’ai donc pas qualifié, justement pour éviter les polémiques stériles; mais force est de constater que ma prudence n’a servi à rien devant le fanatisme de ses porte-drapeaux qui, dès que l’on prononce certains termes, se drapent dans une toge de procureur et d’imprécateur. C’est votre cas. Vous me faites un (mauvais) procès, sans d’ailleurs vous exprimer sur le fond de mon article, ce qui aurait permis un dialogue fructueux ; mais êtes-vous un homme de dialogue ?<br /> <br /> Revenons à vos accusations. D’abord, remarquons que les linguistes ne sont pas tous d’accord sur la définition des mots : langue, dialecte et patois (1) Ces deux derniers termes ont un sens en linguistique mais aussi une connotation péjorative qui fait que les esprits un peu frileux les rejettent. Ce n’est pas mon cas. Remarquons aussi que l’Occitan est considéré par différents linguistes soit comme une langue, soit comme un ensemble de dialectes. Quant à l’Auvergnat, c’est un dialecte occitan comme le limousin, le gascon, le provençal, le languedocien, le vivaro-alpin (rapport du professeur Bernard Cerquiglini). Première «ânerie» qui n’en est pas une.<br /> <br /> Je prends acte, n’ayant actuellement pas les moyens de vérifier vos dires, que les populations étrangères se ruent avec gourmandise à l’apprentissage des dialectes locaux. J’espère simplement que cela ne se fait pas au détriment de celui de la langue française.<br /> <br /> Quand je parle de ne pas revenir « cent ans en arrière », je fais référence à l’époque où les hussards noirs ramaient pour que les enfants, à l’école, parlent la langue officielle de la République et oublient leur « parler local ». C’est tout ce que je voulais dire. Autre ânerie qui n’en est pas une.<br /> <br /> Votre posture sectaire va jusqu’à interdire à quelqu’un de s’exprimer à propos des langues et des civilisations, s’il n’est pas bardé de diplômes universitaires. Pourtant, je suis heureux de voir que des sommités ne me démentent pas. Ainsi Christian Estève, enseignant à Paris et auteur d'une thèse et de nombreux articles sur l'histoire politique, sociale et religieuse du Cantal au XIX° siècle écrit dans son site personnel (2) : « Nous ne savons pas grand-chose des dialectes occitans du Moyen Age et ne connaissons qu'une langue unifiée alors par l'écriture.<br /> Dès que l'écriture a été abandonnée, les anciens dialectes ont dû se développer et l'occitan moderne n'est donc pas une langue homogène. »<br /> Et plus loin : <br /> « Les occitans ne se sont pas d'abord définis par leur langue mais par leur civilisation qui a donné à l’Europe les troubadours, l'idée que les hommes sont égaux en droit, une tolérance raciale et religieuse et un nouvel amour qui voit la première promotion morale et sociale de la femme. »<br /> <br /> Certes, ce n’est pas rien que l’apport occitan, mais quid du rôle de la langue ou des dialectes dans cette affaire ? Mais Estève raconte peut-être des âneries lui aussi.<br /> <br /> Toutes ces mises au point nous ont fait oublier le sens de mon article. Je ne dénie pas aux gens la possibilité d’apprendre une langue ? un dialecte ? un patois ? régional ou local s’ils le désirent. Mais ce n’est pas aux instances publiques (Conseil régional ou autre) de financer cette formation avec mes impôts. Et c’est une mauvaise action de demander cela pour une autre raison : la majorité de nos compatriotes parle très mal la langue française et la massacre à l’écrit. L’urgence est dans l’apprentissage de notre langue nationale en formation initiale et continue. Et là, la formation professionnelle financée par la Région est dans son rôle.<br /> <br /> Toutes vos affirmations sont donc, soit hors sujet, soit sujettes à caution, voire au moins à discussion. Mais pour ce faire, il faut vous dépouiller de votre suffisance, cesser de faire des procès et de jouer au « prof ».<br /> <br /> SW<br /> <br /> (1)Le terme dialecte ne s'oppose pas à celui de langue, il désigne l'une des variétés d'une langue donnée. Si certains linguistes n'attachent que peu d'importance à cette distinction (Henriette Walter affirme qu'« il n'y a aucune hiérarchie de valeur à établir entre langue, dialecte et patois ‘ [1]), tous refusent soit d'utiliser le terme "patois", soit d'y associer l'aspect péjoratif qu'il a acquis en français.<br /> http://fr.wikipedia.org/wiki/Langues_r%C3%A9gionales_de_France<br /> <br /> (2) http://pagesperso-orange.fr/christian.esteve/oc.htm<br />
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