Anne Courtillé à l'honneur

Hier soir, Brice Hortefeux, notre ministre préféré, remettait la légion d’honneur à Anne Courtillé dans les salons de l’aéroport d’Aulnat. Ce modeste billet se veut à la fois un  hommage à la grande dame de Clermont et un témoignage d’amitié.

Au cours d’une existence riche et multiple, consacrée à l’enseignement universitaire, au militantisme associatif et politique, à l’écriture, sans oublier la vie familiale, Anne Courtillé a été à la fois femme de savoirs et femme d’action. Ce qui la caractérise d’abord, c’est une attitude de résistance « à la tyrannie du convenu » comme elle le dit elle-même. Professeur anti-conformiste, lucide et révoltée devant le gâchis humain que produit l’enseignement supérieur, elle veut agir dans « la vraie vie  qu’est le monde politique ». L’expression pourra laisser perplexes beaucoup de gens. C’est qu’ils ne voient pas, comme Anne Courtillé, qu’un mandat électoral est un moyen pour écouter, connaître les autres et apporter concrètement du progrès autour de soi. Cette éthique, que beaucoup d’élus ignorent, elle la porte en elle. Las ! élue elle ne le fut, et l’est encore, que dans l’opposition, ce qui limite beaucoup ses possibilités d’action. Mais tout échec est, pour elle, un moyen de s’endurcir et de continuer à se battre car l’idéal est toujours là et les ennemis aussi avec leur « monopole idéologique insupportable ».

J’ai, au début de cet article, présenté Anne Courtillé comme une femme de savoirs et d’action.

C’est réducteur. Elle est également une femme « de courage, de volonté, de persévérance », pour reprendre les propres termes de Brice Hortefeux, le contraire de « ces penseurs inutiles qui ne pratiquent que l’art pour l’art » comme les fustigeait, en son temps, Victor Hugo.

Serge Weidmann

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