Par ici la sortie ou par là
Un mien parent parisien, visitant Clermont-Ferrand, a eu la malencontreuse idée d’aller en voiture au centre ville. Aller veut direr revenir et c’est là que son cauchemar a commencé. Lisez le récit des « Tribulations d’un touriste à Clermont ». S.Weidmann
Mon cher Serge, ( il s’agit de votre serviteur et non du maire de Clermont)
Alléché par les descriptions enthousiastes de Clermont-Ferrand, telles que je les lisais dans la revue Demain Clermont, que tu me fais régulièrement parvenir, j’ai eu envie de visiter la « capitale de l’Auvergne ». Mal m’en a pris !
D’abord, comment arriver, en voiture, le plus près possible du centre ville et trouver une place de parking, même payante ? Après de nombreux tours, détours, contours…appâté par des panneaux indiquant un parking avec de nombreuses places libres, j’ai finalement abouti au parking Vercingétorix.
Après quelques emplettes et une ballade dans une ville éventrée par des travaux pharaoniques –pour un tram m’a-t-on dit- qui fut de ce fait des plus courtes, surtout qu’en plus Geneviève s’était tordu le pied dans un trou municipal, j’ai repris ma voiture au parking.
Mais, en sortant, surprise ! Je suis obligé de m’engouffrer dans une ruelle peu engageante, rue des Minimes. Curieux comme sortie de parking ! J’essaie d’éviter, autant que faire se peut, bornes et piétons.
Tiens ! Sans prévenir, la rue passe de « sens unique » en « double sens ».
Heureusement que personne ne venait en face car j’étais au milieu de la chaussée.
Zut ! J’ai à peine parcouru 150 mètres en ligne droite, vers ce que je croyais être un aboutissement, qu’une flèche m’oblige à emprunter une petite rue à droite. Où va-t-on ?
Est-ce un parcours touristique ? Je demande mon chemin, en vain…
Je m’engage dans la rue Sainte-Madeleine où apparemment vivent peu de saintes car j’aperçois quelques Marie-Madeleine sur le trottoir. La municipalité souhaite –t- elle que les touristes visitent le quartier chaud ? Comme je suis avec Geneviève, je passe devant elles fier comme « bar-tabac ».
Allons bon ! J’ai parcouru à peine 100 mètres et il faut encore tourner. Après Sainte Madeleine, voici Saint-Dominique.
Me sera-t-il plus favorable que sa consoeur ? Et bien non, j’ai complètement perdu le sens de l’orientation. Mais où sont les panneaux indicateurs ? J’attends la rue « Ariane » pour me sortir de ce labyrinthe.
Je parcours encore 200 mètres et je tombe sur un feu tricolore. J’écarquille les yeux : pas de panneau indicateur. Pour aller vers l’autoroute de Paris , dois-je prendre à gauche ou à droite ?
Quelle ville de fous ! A quoi pense l’adjoint à la circulation ? Peut-être roule-t-il en voiture de fonction avec chauffeur ? Le feu passe au vert, j’hésite, ça klaxonne derrière moi. Mon tropisme personnel me pousse à aller à droite, direction vers laquelle on s’en sort toujours mieux.
Il n’empêche, je t’avertis, mon cher cousin, je ne mettrai plus les pieds dans cette ville où on méprise les automobilistes, qui peuvent, au départ, être des touristes sans préjugés. Et je ferai de la publicité pour Clermont, tu peux m’en croire.
Bien affectueusement