Encore une minorité opprimée
Lettre ouverte aux belles âmes des associations « droitdelhommistes" de France
Mesdames, Messieurs,
Je veux, tout d’abord, rendre hommage à votre militantisme incessant qui a permis, à notre doux pays (dont le monde entier nous envie des tas de belles choses, telles la Sécu, les services publics, notre exceptionnelle inculture, pardon : notre exception culturelle), d’être un paradis pour les minorités souffrantes et trébuchantes : handicapés, femmes battues, sans papiers, immigrés de toutes saisons, gays et lesbiennes, sidaïques, chicungougniés et autres victimes d’exclusions et de ségrégations en tous genres.
Je voudrais vous signaler cependant une minorité qui a, jusqu’ici, échappé à votre sagacité, minorité dont personne ne prend la défense et qui est victime, depuis longtemps et jour après jour, d’ostracisme dans les médias : presse, radios, TV, et d’attaques infamantes de la part de responsables politiques, économiques et de journalistes, qui vont parfois jusqu’au racisme. Cette minorité, Mesdames et Messieurs, ce sont les libéraux.
Si dans certains pays, ils sont considérés comme des êtres humains à part entière : Amérique, Angleterre et autres pays anglo-saxons, certains pays d’Europe de l’Est, Corée du Sud, Japon voire Chine, par contre, dans d’autres, et surtout dans l’hexagone, ils sont méprisés et victimes d’incessantes discriminations. Ils n’ont même pas le droit de porter leur nom, puisqu’on les désigne sous le terme injurieux d’«ultra libéraux». On ne les cite jamais dans la presse, on ne les invite jamais dans les débats économiques, politiques et sociaux à la radio ou à la télévision.
Quand par hasard l’un d’eux, par son savoir et ses compétences, arrive à percer le mur de l’indifférence et devient, comme le professeur Pascal Salin, président d’un jury d’agrégation, toute une cohorte de réactionnaires fascisants : gauchistes, troskystes, marxistes non repentis, sortis on ne sait d’où, se déclarent prêts à l’envoyer, non dans un goulag ou un camp de concentration qui, heureusement, n’existent pas chez nous, du moins pour l’instant, mais dans les ténèbres extérieures : le néant dans lequel les racistes rouges auraient voulu le voir dormir à jamais.
Je ne doute pas, Mesdames et Messieurs, qu’émus par ma requête, fidèles aux valeurs éternelles de l’humanisme subventionné, n’écoutant que votre générosité bien connue, et prenant à cœur, comme vous l’avez fait jusqu’ici, la défense de tous les opprimés et damnés de la terre, vous réagirez comme il convient et organiserez, dès demain, les campagnes nationales et locales qui permettront aux libéraux d’être, en France, considérés comme tous les Français et étrangers qui ne le sont pas.
Je vous remercie pour eux par avance. Veuillez croire en mon éternelle reconnaissance.
Serge Weidmann