Sans fil et sans maire

Nos grandes intelligences élues de la majorité de la ville de Clermont-Ferrand n’y avaient même pas pensé, quelques étudiants dynamiques l’ont fait.  Grâce à eux, vous pouvez désormais accéder gratuitement à internet sans fil, à partir de points situés dans des lieux publics de la ville. Comme dirait Jacques Garello : « Vive la société civile ».

Les auto-congratulations, imprimées à longueur de pages dans Demain Clermont à propos des soi-disant magnifiques réalisations de nos socialos-cocos-écolos à semelles de plomb, ne sont que des rideaux de fumée destinés à masquer le vide de leur esprit prospectif, notamment le retard pris par la capitale régionale dans les nouvelles technologies informatiques et leur mise à disposition des habitants de toujours ou de passage.

Quand je veux entendre souffler un autre vent que celui d’Auvergne, je me rends dans une station touristique de Haute-Savoie. Il s’agit de la commune de Megève : 5000 habitants en temps normal, 50 000 en saisons d’hiver et d’été. Cette modeste cité, si on la compare à Clermont, offre, depuis plusieurs années, en plus des accès aux bornes internet payantes, deux points d’accès gratuits à internet haut débit : à l’office du tourisme et à la médiathèque. Vous vous installez sans mot dire dans un siège avec votre portable équipé Wi-Fi et surfez sans problème.

Il est vrai que la présence, dans cette station réputée, de touristes et résidents fortunés français et étrangers, de cadres supérieurs –forcément dynamiques- oblige le maire à mettre à leur disposition les services les plus modernes.

Mais Clermont, capitale de région, a aussi ses visiteurs, ses étudiants, ses touristes, ses hôtes professionnels de passage. Secouer, pour eux, la cendre refroidie des volcans est-il si difficile ? Suivre le progrès technique, anticiper intellectuellement les besoins du public, ouvrir les services qui l’intéressent, est-ce une tâche au-dessus des forces de l’équipe municipale en place? Il faut croire que oui.

Heureusement, des entrepreneurs jeunes et convaincus n’ont pas attendu la fin de sieste des dinosaures et ont foncé. Loïc Devaux et Eric Garant, deux étudiants, ont créé une association, nommée Bougnat sans fil, qui veut développer les accès internet gratuits dans les lieux ouverts au public, notamment les bars. Le premier à répondre présent fut le G Do de Pascal au jardin Lecoq. Tout un symbole car le grand Blaise n’eut pas désavoué cette initiative intelligente. Vous pouvez d’ores et déjà y aller relever vos courriels tout en prenant un café ou en savourant une bière. Mais auparavant, faites-vous connaître auprès de l’association sur le site : www.bougnatsansfil.com

Le vent libéral d’Auvergne souhaite plein succès à cette initiative.

Serge Weidmann