La liberté sanctionnée
René Souchon blogue ! J’avais appris la nouvelle par un journaliste du magazine Modergnat qui prépare un article sur les blogs auvergnats pour son prochain numéro de janvier 2006.
J’en ai eu confirmation en surfant dans la blogosphère. Allez-y voir à :
www.renesouchonblog.com
La publicité est gratuite, Vent d’Auvergne ne reçoit aucune subvention du Conseil régional.
Dans un article du mardi 13 décembre, intitulé : « Laroquebrou : un superbe isolement », le vice-président du Conseil régional d’Auvergne regrette que les communes de ce canton du département du Cantal ne constituent pas une communauté. Il écrit notamment :
Dans le Pays d’Aurillac, il n’existe que le Canton de Laroquebrou (moins la commune d’Ayrens) qui se refuse à entrer dans une intercommunalité moderne de type communauté de communes à fiscalité propre.
Le résultat est que toutes les communes de ce territoire ont décidé de se priver des financements de la Région réservés aux communautés de communes qui rentrent dans une démarche de projets de développement. Les Contrats Régionaux d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire, appelés Auvergne+, apportent des aides importantes sur trois ans, renouvelables à toutes les communautés de communes qui le souhaitent, pour dynamiser leur territoire.
Jugeant que notre homme poussait le bouchon un peu loin, j’ai laissé sur son blog le commentaire suivant :
« Je constate en lisant votre article que, pour la Région, le regroupement des communes est une obligation sinon le bâton remplacera la carotte. Ce que votre expression « ont décidé de se priver des financements de la région » souligne. Qu’il doit être doux d’être le Deus Ex Machina régional, celui qui oblige puis récompense ou sanctionne les bons ou mauvais élèves.
Cette attitude, qui fait très instituteur de la troisième République, est critiquable pour deux raisons :
Dans une France non pervertie par les idées socialistes les communes, comme les hommes, sont libres. Elles choisissent de se regrouper ou non, c’est leur droit. Les obliger à le faire, comme l’a voulu en son temps Chevènement, c’est introduire la force là où était la liberté, ce qui est intolérable. Certes, vous pouvez penser, et je pense comme vous, que leur intérêt est de se regrouper. Mais ni vous, ni moi, ni un préfet, ni quiconque n’a le droit de le leur imposer. En outre, les menacer de ne pas recevoir d’aide régionale, c’est oublier un peu vite que l’argent, que vous collectez, sort aussi de la poche des habitants du canton de Laroquebrou.
Le développement local, qui fut un de vos thèmes de campagne aux élections régionales, doit aussi prendre en compte les micro-projets. Ceux-ci sont parfois plus sincères que les autres en ce sens qu’ils sont portés, non seulement par les élus, mais aussi par les forces vives du lieu : entreprises, professionnels, associations… Plus sincères et donc plus susceptibles de réussir. Décider de ne pas les aider sous prétexte qu’ils n’émanent pas d’une communauté de communes est, non seulement arbitraire donc injuste, mais aussi stupide et dommageable pour l’Auvergne.»
Serge Weidmann