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Vent d'Auvergne
11 octobre 2005

L'Etat dans tous ses états

etat2Les libéraux les plus radicaux laissent à l’Etat deux rôles appelés aussi fonctions régaliennes : assurer la sécurité extérieure (défense du territoire contre les nations ou groupes belliqueux) et la sécurité intérieure (garantie des personnes, des biens et du bon fonctionnement de l’état de droit.)

Le reste : éducation, aménagement du territoire est du ressort de la société civile organisée, soit dans le cadre associatif et mutualiste, soit dans le cadre de collectivités décentralisées. Quant à l’économie, il vaut mieux, pour le bien et la prospérité de tous, que l’Etat ne s’en mêle pas, car ce qu’il fera sera plus une gêne qu’un élan, plus un désordre qu’une harmonie.

Et ceci pour deux raisons :

- les hommes politiques connaissent peu de choses à la réalité économique car ils ne peuvent estimer ce monde fluctuant là où ils sont, ne disposant pas de la multitude d’informations que possèdent les acteurs de terrain : chefs d’entreprises, actionnaires, salariés, organismes financiers…

- ils voient l’avenir en fonction de la durée de leur mandat et de leur réélection, donc à moyen terme, alors qu’il faut se projeter dans le long terme pour prendre des décisions efficaces.

Or, aujourd’hui, à l’Est comme à l’Ouest, par le biais d’une nomenklatura, d’une énarchie, c’est à dire d’une oligarchie de hauts fonctionnaires, l’Etat est de plus en plus présent dans la vie des hommes. Et la France est le symbole parfait de cette dérive, car il s’agit d’une dérive.

« Je suis partout car je dois et veux être partout », telle pourrait être sa devise.

C’est la raison pour laquelle la fonction publique enfle démesurément, revendique une autonomie de plus en plus grande et s’occupe de tout avec la complicité des politiciens dont on ne sait plus des deux qui est l’œuf et qui est la poule.

Voulant intervenir dans tous les domaines mais ne maîtrisant rien, les hommes d’état « se plantent » régulièrement, soit en faisant voter des lois aux effets pervers (RMI, 35 heures), soit en minimisant les situations qui deviendront dans l’avenir des problèmes graves (démographie insuffisante, immigration non maîtrisée, terrorisme islamique).

Et l’Etat, en se dispersant, s’effrite et devient insuffisant dans ses missions de base, là où l’on attend sa présence, sa compétence et sa volonté. Tout en pillant, pour ses mille et une interventions, la bourse des citoyens sous forme d’impôts. Et comme en plus sa gestion est loin d’être rigoureuse, quand elle n’est pas malhonnête, le gaspillage devient une règle d’or.

Mais, tel Chronos dévorant ses enfants au fur et à mesure qu’ils viennent à la vie, l’Etat étend de plus en plus loin ses formes d’interventions législatives, comme s’il répondait à ses erreurs par une éternelle fuite en avant. Il en est maintenant à légiférer sur les traditions et les mœurs.

Nous l’avons bien vu, chez nous, avec le gouvernement Jospin qui posa les premières pierres d’un totalitarisme soft. Mais soft ou non, le totalitarisme arrive. Comme le dit Guy Millière à propos du homard : qu’il soit plongé dans l’eau bouillante ou dans l’eau froide que l’on fait chauffer, au bout du compte, il est cuit.

Et que je te légifère tous azimuths, dans le grave et le ridicule mêlés :

-         sur le mariage homosexuel : avec ou sans adoption ?

-         sur l’avortement : fœtus viable à dix semaines, douze semaines ?

-         sur l’euthanasie : on débranche le goutte à goutte ou on sort la seringue ?

-        sur la langue française : un sénateur de sexe féminin, qu’est-ce ? une sénatrice ? une sénateure ? Areuh ! Areuh !

Mais les graves questions posées par l’exercice du pouvoir dans ses seules fonctions régaliennes : la sécurité des personnes et du territoire, qui s’en soucie ?

Avons-nous encore une armée capable de nous défendre en cas d’attaque extérieure ?

Que faisons-nous pour nous prémunir militairement et psychologiquement contre l’islam radical qu’il soit terroriste ou pas ?

Comment prévenir et, si possible, faire face aux catastrophes naturelles de plus en plus…catastrophiques ?

Comment empêcher les pollutions diverses, préserver la qualité de l’eau et l’existence  des ressources naturelles  et ce, autrement que par des colloques dans lesquels on décide de créer de nouveaux réglements inapplicables donc inappliqués et de nouvelles taxes.

Vous voyez que même dans ses missions minimales, l’Etat a beaucoup de pain sur la planche.

Que ses serviteurs se concentrent là-dessus, et là-dessus seulement, s’ils veulent bénéficier de la reconnaissance du peuple, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

Serge Weidmann

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Commentaires
O
Je ne devrais pas le dire mais puisque la question est posée, je dis non l'armée n'est plus en état de faire grand chose. Elle a plus de décideurs que de main d'oeuvre et encore dans la main d'oeuvre faut-il compter les"emplois jeunes" que sont maintenant les hommes du rang depuis le gouvernement Jospin.<br /> Continuez comme cela votre blog, c'est de la balle comme disent les plus jeunes.
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