Budget de Clermont-Ferrand: Un dérapage non contrôlé
Vous lirez ci-dessous l'intervention de Michel Canque (photo), président du groupe "UMP et apparentés", au dernier Conseil municipal de Clermont-Ferrand de l'année 2007. Sujet abordé: le budget 2008. SW
Monsieur le Maire, chers collègues,
Techniquement, il n’y a aucun reproche à faire à votre présentation du budget, que vos services ont encore une fois parfaitement réalisée. Il y a, dans ce projet, un certain nombre de choses que nous approuvons et d’autres que nous ne pouvons accepter.
Nous dénoncions, lors du dernier Débat d’Orientation Budgétaire, l’augmentation massive de la fiscalité locale qui a déjà été de 36% depuis le début de votre mandat. Une nouvelle augmentation de la taxe foncière porte atteinte au souhait d’accession à la propriété des clermontois et met en péril la propriété des plus fragiles, et l’augmentation de la taxe d’habitation est un dur coup asséné au pouvoir d’achat de la grande majorité des Clermontois.
Certes, vous mettez habilement une augmentation des taux d’imposition de seulement 1% mais une série de mesures, dont la revalorisation des valeurs locatives, permet à la Ville de ponctionner 4,6% d’impôts en plus. Ceci n’est pas dû au désengagement de l’Etat, dont la contribution augmentera de 1,6% l’année prochaine.
Nous notons aussi une forte augmentation des dépenses de fonctionnement de 3,1% alors que, du fait de l’intercommunalité, les missions relevant de la mairie auraient du être en diminution. Rappelons que, s’il y avait au début 24 agents travaillant à la Communauté de communes, ils sont aujourd’hui plus de 400 et la Cour des Comptes a d’ailleurs relevé que le transfert de personnel et le transfert de charges manquaient de cohérence, générant des coûts supplémentaires importants. Les charges de caractère général augmentent de 5,1% et les dépenses de personnel de 5,6%.
Vous reconnaissez que la maîtrise de la masse salariale concourt pour beaucoup à l’équilibre général du budget (page 11 du rapport) mais le travail de suivi des dépenses de personnel s’est poursuivi en 2007 pour avoir une connaissance précise, par service, des effectifs et de la masse salariale. Ces tableaux seront complétés en 2008. Ce qui veut dire qu’à ce jour, nous n’avons pas notion de l’effectif de vos services et de l’estimation de la masse salariale. Cette sincérité vous honore mais le désordre dans le suivi de vos dépenses n’est pas rassurant.
Vous nous dites que, grâce à ces dépenses, l’économie locale est stimulée. Mais l’argent dépensé est l’argent des Clermontois et chaque euro de plus dépensé par la municipalité est un euro de plus prélevé sur nos concitoyens. Ainsi, l’euro prélevé sur eux ne sera pas un euro dépensé par eux.
La mairie ne peut faire l’économie d’une remise en question de son fonctionnement, de ses méthodes, de ses missions, afin d’améliorer au meilleur prix le service rendu à ses concitoyens. Il s’agit d’un effort réalisé par l’Etat, et qui doit être poursuivi par toutes les collectivités locales, au nom du respect de l’argent fourni par le contribuable.
Malgré les hausses d’impôts, du fait des dérapages des dépenses de fonctionnement, les investissement doivent être réalisés mais il ne reste pas grand-chose pour cela. De fait, le seul recours sera l’emprunt qui, avec les dettes assimilées, passe de 45 millions € en 2007, à 57,7 millions € en 2008, dont 35 n’ont d’autres finalités que d’équilibrer le budget. Ainsi s’alourdit la dette de la Ville. Cette augmentation de dette entraînera une nouvelle charge des intérêts à payer qui entraînera à son tour une nouvelle hausse d’impôts. C’est le cycle infernal.
Vous comprenez donc que nous ne pouvons accepter ce budget 2008 tel qu’il nous est présenté.
Monsieur le Maire, votre Antigone aurait bien besoin de Créon!