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Vent d'Auvergne
5 mars 2007

La crise d'Airbus

Airbus_A380Vent d'Auvergne est heureux d'accueillir aujourd'hui Bernard Caillot qui analyse la crise d'Airbus.  SW

Que de commentaires, que d’aveuglement! La version ‘’politiquement correctement dominante’’ est surprenante. Une société merveilleuse (Airbus) a fait un avion merveilleux (le A380) que le monde entier nous envie (comme d’habitude, sauf que le monde entier ne l’achète pas) Cela ne vous rappelle rien? Concorde en avion, le France en bateau, etc… ?

Et si les mêmes causes produisaient les mêmes effets. Concorde c’était quoi ?

Une coopération politique franco-britannique sur une fin de technologies (celles qui avaient permis de réaliser les avions de la génération précédente)  poussée à ses extrêmes (politique et technique) permettant de construire à contre-courant économique un avion capable de mach 2.

L’A380 c’est quoi ?

Une coopération politique franco-germanique (baptisée Europe) sur une fin de technologie (celle qui a permis de réaliser les avions de la génération précédente)  poussée à ses extrêmes (politique et technique) permettant de construire à contre-courant économique et sociologique, un avion capable de transporter plus de personnes que les aéroports actuels sont capables d’en absorber dans les conditions de contrôle liées à la lutte contre le terrorisme.

Reprenons – rapidement - ces termes:

Politique franco-germanique (baptisée Europe)

En 2005, par défaut de justifications assumées de la constitution, Chirac et d’autres ont survendu Airbus par impossibilité de présenter l’Europe pour ce qu’elle est et ce qu’elle doit rester : un vaste marché libéré. Je ne développerai pas plus. Louis Gallois et son homologue allemand expriment régulièrement (mais poliment) leur ras le bol des interventions politiciennes.

Fin de technologies

Cela est le pire et le plus grave car non guérissable avant 15 à 20 ans. L’A380 est un avion blanc ; c’est un à dire un avion où la part carbone et composite est marginale. A court terme ce type de construction sera obsolète ; les nouveaux appareils sont dit ‘’noirs’’ : c'est-à-dire avec une majorité de carbone et de composite (exemple le B2, le Boeing 787, et  -  localement – le Lionceau d’ Issoire Aviation). En clair, plus les années passeront, plus l’A380 apparaîtra pour ce qu’il est : le plus bel avion que l’on pouvait faire avec des technologies finissantes (exemple dans l’aviation : le Super Constellation ; ou pour le transport maritime : Le France)

Un avion capable de transporter plus de personnes que les aéroports actuels sont capables d’en absorber

Cette notion est cruciale ; un vol – pour le passager – dure du moment où l’on arrive à l’aéroport et le moment d’où l’on en sort (si ce n’est pas cela la SNCF et le TGV perdent de nombreux avantages). Pour traiter dans un temps supportable (2 heures pour environ 200 personnes) les 600 à 700 passagers d’un A380 il faut des aéroports spécialement aménagés. C’était le cas (avant qu’il ne s’écroule) du terminal E2 de Roissy. Pour l’A380 il faut donc, over the world, des aéroports spécialisés – ceci en Europe aux USA, en Asie, etc. .. (Cherchez l’erreur !)

Contre-courant économique et sociologique

L’A380 a été étudié pour un pétrole à moins de 50 $ le baril. L’A380 est conçu par une vision centralisée qui ne conçoit l’aéronautique qu’au travers de hubs de vastes dimensions (Roissy, Atlanta, …) au moment où, parallèlement, le passager désire faire du porte à porte (donc des avions plus petits permettant de grands franchissements – ceci correspond au Bœing 787 et . . .. à l’A350, qui n’a plus de financement du fait du coût de l’A380. Si à ceci vous ajoutez le crash (obligatoire – tous les avions se crashent un jour) en imaginant le délire qui va s’emparer de l’opinion devant le 600 à 700 morts (principe de précaution, interdiction de vols, …), vous avez la totale.

Tout ceci ne signifie pas qu’Airbus n’a pas de solutions ; mais si la solution c’est le développement harmonieux des territoires par la prise de participation des régions au capital de la société, je veux bien rêver au ciel ‘’le plus bel endroit de la terre’’.

Bernard Caillot

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Commentaires
B
Messieurs,<br /> Je suis stupéfait de voir qu'un expert aussi éclairé que Monsieur Caillot se soit laissé emporté par les divagations intellectuelles du moment et s'adonner avec légèreté à une attaque en règle de l'A380.L'essentiel est ailleurs et il devrait le savoir puisque ses amis américains, les nôtres aussi,accusent régulièrement Airbus de concurrence déloyale, et en cela , il y a une bonne raison que tout manager d'entreprise , à commencer par Monsieur Jean PIERSON, ancien PDG d'Airbus Industries ,connaît très bien :<br /> la réduction des coûts liès aus stocks intermédiaires dans un process de fabrication à cycle long.<br /> La maladie de gestion de ces encours est congénitale à l'organisation d'Airbus Industries. On a multiplié les sites de production et d'assemblages et on fait voyager les en-cours de production. Cela n'est pas sans répercussion sur la gestion financière des fabrications et du coût global de production . Boeïng intègre tout sur ses sites de Seattle et laisse la charge des en-cours aux sous-traitants qui doivent s'adapter.<br /> L'industrie automobile fait de même à commencer par Renault et PSA qui vont même jusqu'à faire supporter les retards d'alimentation de chaine à leurs sous-traitants.<br /> La crise d'Airbus est une crise d'une organisation d'une usine à gaz, voulue par des politiques, malade d'un surpoids congénital auquel un mauvais management ( Monsieur Gallois fait un second passage et doit en connaître)fait supporter le surcoût des contrôleurs des contrôleurs qui controlent et, ce, en mode bicéphale Franco Allemand voire quadri céphale en intégrant les Britanniques et les Espagnols.<br /> J'aurais franchement mieux aimé que Monsieur caillot élève le débat.<br /> Quant aux arguments ,nana nana ,de Monsieur Caillot, il oublie que les essais internationaux du prototype A380 intégraient précisement les test de piste des aéroports qui le recevront et ont permis aux autorités aéroportuaires des villes concernées de parfaire leurs infrastructures d'accueil et ont permis de valider tous les modes de fonctionnement de l'A380.S'agissant des problèmes techniques rencontrés en fabrication ce sont essentiellement les cablages électriques conçus par des logiciels de Toulouse qui donnent "du fil à retordre" aux techniciens de Hambourg qui utilisent des robots d'assemblage qui ne comprennent pas les subbtilités des logiciels de conception des cablages mis au point par Toulouse.On a donc déplacé une armée de techniciens de hambourg à Toulouse pour régler ce problème dont on aurait fait l'économie si on avait tout fait sur un même site( relire plus haut).<br /> Tachez à l'avenir de voler un peu plus haut.<br /> Bonne journée à toutes et à tous.
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