Pataquès
En ouvrant, aujourd’ hui 15 juin, ma boîte aux lettres électronique, je suis surpris par le nombre de messages émanant du site Agora Vox. Je comprends très vite la raison de cet afflux. Etant rédacteur dans ce « média citoyen » en ligne, les responsables ont, comme je l’espérais secrètement, repris mon article de Vent d’Auvergne : « Les deux ennemis du libéralisme » en « Tribune libre. »
Voir : http://agoravox.fr/article.php3?id_article=10565
Aussitôt, le landerneau des internautes gauchistes m’est tombé dessus à commentaires raccourcis. Ce qui me mit en joie, la joie simple et naïve du jeune garçon pissant sur une fourmillière et constatant l’affolement des insectes. Ces commentaires sont virulents mais sans surprise. Nous le savons bien à présent : il suffit d’agiter le drapeau libéral pour que les taureaux marxistes foncent. Et ça donne : « Dire non à la dictature du Marché (avec une majuscule s’il vous plaît), c’est être gauchiste ? Cela empêche –t-il d’être démocrate ? ». Voilà un excellent sujet de philosophie pour le bac 2007. Un second assaillant parle de « prose agressive et suffisante ». Encore une manifestation du phénomène de projection. Un troisième lance : « Quel est le problème ? Où est le débat de fond ? ». Ah ! débattre, encore débattre, toujours débattre ! C’est dans ce cercle infernal des débats éternels et sans issue que notre gauche hexagonale tourne et « se débat » désormais.
Quelques commentaires amis m’apportent du beaume sur le cœur –s’il en était besoin- par ces paroles pleines de sagesse : « Laissez ces gauchistes entre eux ! ». Lorsqu’ Agora Vox transmet, dans la boîte à lettres des rédacteurs d’un article, les commentaires des lecteurs, il ajoute toujours la formule suivante : « Parfois, sur certains sujets -sensibles-, les réactions des lecteurs peuvent être très violentes et apparemment disproportionnées. Essayez toujours de « calmer le jeu » en répondant de manière factuelle et courtoise afin d'éviter tout dérapage ou polémique interminable. » Attitude que j’adopte bien volontiers en l’occurrence car la carapace qui m’entoure me protège des contingences.
Tout de même, à la question d’un de mes contradicteurs : « A quoi sert cet article ? », je répondrai : A en tirer profit et faire ce que j’ai fait il y a vingt ans, alors que j’étais encore – occasionnellement- un perroquet des brailleurs de slogans gauchos : lire les écrits des auteurs libéraux cités. Mais, je vous préviens, en faisant cela, vous prenez un grand risque : celui de découvrir qu’ils ont raison et que vous barbotiez jusque là dans l’erreur intellectuelle. Etes-vous prêt à tenter cette aventure ou préférez-vous continuer à laisser aux autres le soin de penser pour vous ?
Serge Weidmann
A 19h20, ce 15 juin, l’article recueille 23 commentaires sur le site d’Agora Vox( et zéro dans Vent d’Auvergne). Pour un article jugé intéressant par seulement 29% des votants, ce n’est pas mal. On s’étripe mais, comme souvent dans ce cas, les commentateurs font plus appel à leurs réflexes conditionnés qu'à leur raison. Dommage.