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Vent d'Auvergne
16 juin 2006

Raymond Devos, le funambule monte au ciel

raymond_devosC’était un jongleur des mots, un musicien, un clown, un poète, un artiste complet, un funambule qui avançait debout sur un fil constitué du meilleur esprit. Depuis mon adolescence, il enchanta mes jours et quelquefois mes nuits, comme son frère d’armes Fernand Raynaud. De ces deux génies, l’un trop tôt disparu, l’autre faisant sa révérence aujourd’hui, la France peut être fière car ils ont, l’un et l’autre, bien mérité du service rendu au public. Ils ont fait rire, parfois gravement mais sans jamais une once de vulgarité, des générations entières.

Dès le début, Raymond Devos, esprit léger dans un corps lourd (mais qu’il mouvait avec beaucoup de vivacité et de grâce), jouait avec les mots et bientôt, la langue française nous apparaissait singulière, fantasque. Il créait pour nous des mondes imaginaires, merveilleux, parfois féériques, parfois absurdes, parfois inquiétants mais toujours drôles.

Je fis sa rencontre il y a neuf ans à Clermont-Ferrand. Invité par Michel Fanget aux vingt ans de l’AEP La Plaine (voir la photo), Devos partagea avec nous le champagne de l’amitié et raconta quelques uns de ses récits les plus classiques, sans oublier le clin d’œil politique qui s’imposait chez l’ancien député du Puy-de-Dôme, avec le fameux : « Si la majorité actuelle n’est pas capable de régler la situation, il est possible, Mesdames, Messieurs, que l’opposition s’en empare ». Puis s’arrêtant là, notre ami confia à la ronde : « C’est un sketch que je raconte depuis bientôt vingt ans et il est toujours d’actualité ».

La veille au soir, il donnait un récital à la Maison de la Culture. C’était la première fois que je voyais Devos sur une scène en chair et en os (plutôt en chair qu’en os d’ailleurs). Pendant deux heures, et bien que connaissant quasiment par cœur le répertoire, je pleurai littéralement de rire sans m’arrêter. Excellente thérapie contre le stress du monde actuel, dans lequel les individus ont quelque peu oublié que le rire est le propre de l’homme. C’est la noblesse de Raymond Devos d’avoir consacré sa vie à distraire ses contemporains de la façon la plus haute et la plus belle qui soit. Salut l’artiste !

Serge Weidmann

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Commentaires
L
Serge,<br /> <br /> la valeur de ton commentaite sur l'artiste, et les autres hommes qui nous ont salués ces derniers temps !!Démontre avec comme tu l'écris des styles differents, mais un fond qui dit la même chose, notre sensibilité au "véritables valeurs" J'en profite pour te féliciter pour Agora Vox dont je suis devenu depuis vendredi un des nombreux rédacteurs !Tu es le premier à le savoir et je posterai mon premier billet sur mes blogs mon site et AGORA VOX sur les teneurs de la "valeur démocratique"<br /> Bien cordialement,<br /> <br /> Le Panda
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