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Vent d'Auvergne
20 octobre 2005

La SNCF déraille

chiffres_interdits_sncfTout le monde connaît le film Butch Cassidy et Le Kid dans lequel une bande de malfrats attaque des trains chargés d’or ou de billets de banque. Les particuliers braquant les compagnies de chemins de fer, c’était dans les westerns de ma jeunesse.

Aujourd’hui, ce sont les chemins de fer qui braquent les particuliers, tout au moins dans notre douce France, pays socialiste dans lequel un service public n’a pas à être rentable. C’est du moins ce qu’affirment de nombreux présidents régionaux de gauche, celui d’Auvergne en tête. Son entreprise comptable peut et doit faire des profits pour se développer ou même seulement continuer à vivre, mais les entreprises d’Etat ou régionalisées, non !

En fait, pourquoi s’enquiquiner avec des notions de rentabilité puisque ce sont les autres qui paient les déficits ?

Oui, sauf que la démagogie, ça commence à bien faire quand il s’agit de la SNCF, dont il faudrait garder les lignes déficitaires contre vents et marées. Car cette société est un scandale permanent et une insulte à l’esprit républicain. Le dossier, paru dans le mensuel Le Cri du contribuable, numéro 5, d’octobre 2005, en apporte la preuve. Qu’on en juge :

D’abord, les comptes de la SNCF sont faux ! C’est ce qu’affirme Christian Gérondeau dans son livre Les danseuses de la République, cité dans ce mensuel : « Tout est faux. Les comptes, le chiffre d’affaires, le nombre de salariés, les prétendus 53 millions d’euros de bénéfices de cette année…C’est un mensonge d’Etat. Les comptes sont totalement fictifs. Comment cette entreprise peut-elle se dire bénéficiaire, quand le dernier rapport parlementaire sur la question estime à plus de 10 milliards d’euros son coût annuel pour les contribuables ? »

Ensuite, le déficit des lignes Corail interrégionales atteint 124 millions d’euros. Sur 25, seules 3 sont bénéficiaires (selon une indiscrétion venue de l’entreprise elle-même). Car une ligne cesse d’être rentable à moins de 200 passagers par jour d’un bout à l’autre de la ligne. Seulement les statistiques de notre fleuron national sont muettes à ce sujet. Il faut un accident ferroviaire pour que le bon peuple soit au courant. Ainsi le 21 novembre 1999, le train Clermont-Béziers (le chouchou des socialistes auvergnats) a un accident : « Aucun des treize passagers n’a été blessé » dit la presse. Allo, Pierre-Joël ! Pourquoi tu tousses ?

Christian Gérondeau nous apprend également que les chemins de fer n’assurent que 4% des transports. Pourquoi ? Horaires peu adaptés, temps de trajet trop longs par rapport aux distances. Aussi les trains fantômes continuent-ils allègrement de rouler à nos frais. Créons alors des lignes régulières d’autocar, me direz-vous ! Sauf que la législation française ne le permet pas à cause d’une loi qui remonte à 1934. Ô modernisme!

Pourquoi nos courageux hommes politiques, qui envahissent les médias pour un oui et un non, érigent-ils un mur de silence face à ces scandales ? Ne cherchez pas plus loin que les élections. Les cheminots français et leurs familles, c’est un million d’électeurs. Aussi, la désinformation par les relais de la puissance publique allant bon train et l’effet TGV aidant, tout le monde croit ou fait semblant de croire que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes du rail…ou se tait.

Dur dur, duraille, du rail, des rails, déraille, déraillons déraillez…

NB : Compte tenu du sujet, l’image accompagnant le texte reste informative. Cliquez dessus et lisez.

Serge Weidmann 

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