Un paradis en béton

La municipalité de gauche de Clermont-Ferrand va construire une ZAC dans le quartier de Trémonteix.

Mais voila que, selon l’adjoint à l’urbanisme, ce projet devient « une vitrine pour l’Europe ».

Qu’y a t il de si innovant dans ce projet,  que les riverains ne voient pas tous d’un bon œil, puisqu’un certain nombre d’espaces encore verts et consacrés aux jardins et aux promenades vont être bétonnés ? Tant il est vrai que les arbres et les fleurs ne paient pas de taxes d’habitation.

Ils s’agit d’attirer en ville de jeunes couples vivant à la périphérie. Clermont n’est pas la seule ville à y songer. Je pense à Caen, qui avait le même souci en l’an 2000, comme me l’avait dit à l’époque monsieur Solignac-Lecomte adjoint au maire.

L’ architecture est-elle avant gardiste ? On apprend, par la presse locale, que « les logements seront denses mais pensés pour que chacun puisse préserver son intimité ». Encore heureux !

Il y aura des commerces et des cabinets médicaux autour. Belle invention qui existe déjà partout.

La mixité sociale sera , il va de soi, à l’honneur dans ce projet. Mixité sociale, pur slogan de la «novlangue» politicienne, bon pour le "vulgum pecus" mais dont les concepteurs, réalisateurs et promoteurs s’exonèrent volontiers dans les quartiers résidentiels où ils demeurent.

L’élu local glose ensuite  sur les véhicules individuels moins nombreux sur les routes que cela engendrera. C’est vrai. Ils seraient heureusement remplacés par l’augmentation des transports en commun en ville. Cette manie qu’ont les édiles socialistes de vouloir bourrer tout le monde dans les autobus –qu’ils se gardent bien d’emprunter eux-mêmes- est exaspérante. Et si ces jeunes couples veulent se déplacer en voiture en ville ? Rassurez –vous. Tout est fait pour les en décourager : embouteillages, tarifs de parkings élevés. Dormez tranquilles, bonnes gens l’environnement sera préservé.

Alors, où est l’exceptionnel dans ce beau projet ? Dans la magie du verbe qui transforme le commun en original, le banal en féérique, et qui veut faire passer l’amère pilule d’un bétonnage outrancier qui, jusqu’à présent, avait négligé ce quartier.

Et quand l’adjoint lyrique conclut : « Nous souhaitons que ce petit coin de paradis devienne une vitrine de haute qualité », on a envie de lui répondre : « A condition de ne pas transformer le paradis en enfer ».