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Vent d'Auvergne
4 février 2008

Petits collèges, grands soucis

conseil_g_n_ral_63Lorsqu’on ne veut pas régler un problème, on l’enterre. Mais les problèmes non réglés refont irrémédiablement surface un jour ou l’autre.

C’est le cas actuellement dans le Puy-de-Dôme avec les « petits collèges », ces entités pédagogiques qui accueillent quelques dizaines d’élèves, au plus. La Montagne du 4 février consacre une page entière à cette affaire. Vent d’Auvergne reprend la balle montagnarde au bond en allant plus loin qu’elle.

Il y a plus de vingt ans, un recteur courageux : monsieur Vilaine, décida de s'attaquer à ce problème et demanda au service d’information et d’orientation du Rectorat, dont j’étais le responsable adjoint, de faire une étude. Celle-ci fut sans appel : les enfants scolarisés dans les petits collèges connaissaient de grandes difficultés scolaires par la suite et obtenaient moins souvent le baccalauréat que les autres.


S’appuyant sur les conclusions de l’étude, le recteur demanda le regroupement des enfants dans une structure plus grande et la suppression des petits collèges. Levée de boucliers générale au Conseil du même nom ! Les élus cantonaux perdant « leur » collège, c’était perdre l’élection prochaine. Ils décidèrent donc de continuer à assurer l’entretien de ces établissements scolaires ; le recteur s’inclina devant la fronde.


Puydômoises, Puydômois, prenez conscience que l’entretien de ces structures obsolètes s’est fait et continue à se faire avec l’argent de vos impôts. De plus, si vous avez des filles ou des fils scolarisés dans ces collèges, sachez que c’est en toute connaissance de cause que vos élus ont sacrifié la réussite scolaire de vos enfants au profit de leur carrière politique.


Le  plus affligeant, c’est l’argument du Principal  d’un de ces établissements scolaires, dans le même article. Je cite : « Ici, les élèves ont ce sentiment propre à la ruralité de vivre dans un espace protégé ». Le mot est lâché : « protégé », mot bien, trop bien, français. Aujourd’hui, nos « responsables » nationaux de tous poils, veulent nous protéger  de tout : de la mondialisation, de la concurrence, de la maladie, du tabac, de nous-mêmes, bref… de la vie. Non, Monsieur le Principal, votre rôle n’est pas de protéger les enfants, il est de leur donner des armes intellectuelles et morales pour affronter les études au lycée, la recherche d’un travail, bref, leur propre existence.


Serge Weidmann


La photo représente le Conseil général à Clermont-Ferrand

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