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Vent d'Auvergne
11 août 2007

Un libéral de gauche

L'Express a publié le 06/06/2005, sous le titre : « Oui au socialisme libéral », une intervention de Jean-Marie Bockel, sénateur maire de Mulhouse, ancien ministre et membre du Parti socialiste. Que vient faire, me direz-vous, un socialiste à Vent d’Auvergne ? Dire des choses que l’on aimerait entendre à droite et partout en France.

SW

jmb1Les Français ont tranché : ils ont refusé le traité constitutionnel européen. Un non bigarré est devenu majoritaire. Proféré tantôt au nom de la nation, tantôt au nom d'un « mieux » espéré. La crise est donc ouverte. Le divorce entre l'opinion publique française et l'actuel modèle européen est désormais consommé.

A gauche, les raisons d'une telle coupure paraissent toutes trouvées : le peuple ferait payer à l'Europe sa dérive libérale et au socialisme ses choix réformistes. Une gauche radicale et alternative serait appelée à conduire les luttes futures. Son credo est l'appel à l'Etat, seul garant de l'intérêt général, et le refus de l'encadrement social-libéral du marché.

Mais croit-on vraiment aux bienfaits d'une recomposition anticapitaliste et antilibérale rêvant d'administrer l'économie et la société, alors même que les pays anciennement totalitaires rejoignent avec espérance un espace de libre développement économique, de progrès social, de régulation politique et juridique ?

Osons le dire : l'échec du référendum signifie au contraire l'échec d'une gauche insuffisamment réformiste. L'échec d'un socialisme qui n'a pas su réformer à temps ses concepts et ses pratiques. En se pliant sans cesse à la mythologie de la radicalité et à l'imaginaire national, républicain, teinté de marxisme, on a rendu impossible toute transformation des mentalités. Et, ainsi, toute relation avec la marche de l'Europe et du monde. Oui, l'extrême gauche a bien paralysé nos têtes et nos langues.

Aujourd'hui, le plein-emploi, la hausse du pouvoir d'achat, l'amélioration des services publics et la lutte efficace contre l'exclusion et la pauvreté sont des réalités pour la Grande-Bretagne, la Suède ou le Danemark. Et pourtant aucun de ces pays n'a pour cela fait le choix du dirigisme d'Etat. Tous ont su s'adapter aux nouvelles dynamiques sans renoncer à leur ambition de justice et de cohésion sociale. A travers des voies différentes, ils ont articulé libéralisation du marché du travail et sécurisation professionnelle, réaffirmant le rôle volontariste de la puissance publique tout en modernisant ses formes d'action.

Cette crise est l'occasion d'un choix résolu. Détournons-nous de ceux qui, voulant tout, n'obtiennent rien. Osons enfin un discours de vérité permettant au socialisme de lier sens des réalités, responsabilité et ambitions transformatrices. Il y a des défaites qui doivent donner l'occasion d'un sursaut. L'heure est au combat et à l'espérance.

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