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Vent d'Auvergne
30 décembre 2005

Intéressés mais pas intéressants

cocos_ouiLes amis d’Alain Madelin, dans les Cercles libéraux, travaillent, entre autres, sur un certain nombre de thèmes particuliers. Ils font paraître régulièrement une lettre dans laquelle figurent, outre les comptes rendus de leurs travaux, quelques articles signés des uns et des autres. Dans leur dernière lettre, Jean Salon nous raconte un épisode de sa vie très significatif qui, heureusement, se termine bien, à une exception près selon moi.    SW

Voici une petite anecdote personnelle, dont je vous laisserai tirer les conclusions qu'il vous plaira.

Cela se passait vers 1970, dans une ville nouvelle de la banlieue parisienne, où des ouvriers du bâtiment (pour l'essentiel immigrés portugais) avaient trouvé un logement précaire dans un appartement vide juste terminé.

Souvent, à la fin de la construction, soit qu'ils ne retrouvent pas immédiatement de nouveau chantier, soit par habitude de vivre là, ces gens restaient sur place, au mieux entassés dans des chambres de service, le plus souvent dans des caravanes.

Certains ne pensaient qu'à retourner au pays "fortune" faite, d'autres envisageaient plus ou moins de s'implanter.

Nous étions une poignée d’habitants du secteur à donner bénévolement, une fois par semaine, des rudiments de langue française à une autre poignée d'entre eux.

Arrivent les élections municipales. Le PC veut prendre le pouvoir communal, en remplacement des centristes sortants. Thème central de sa campagne : plus un seul immigré sans un logement décent ni sans une bonne connaissance de notre belle langue française. On voit donc tout soudain débarquer un bataillon de militants de choc prêts à nous évincer. Ils n'ont aucune expérience. Qu'à cela ne tienne, la CIMADE fait justement une campagne de formation de formateurs : les militants s'y inscrivent en masse.

Et la formation de formateurs commence, jusqu'au jour où l'un des futurs nouveaux enseignants  pose la question qui tue : "combien sommes-nous payés pour donner des cours aux immigrés ?"

D’un coup, on n'a plus revu le bataillon de militants de choc. L'un d'eux a bien cru devoir se justifier en disant qu'il ne voulait pas faire concurrence aux enseignants de métier. On ne lui en demandait pas tant.

D'autant que tout s'est terminé pour le mieux dans le meilleur des mondes : le PC a enlevé la mairie, les Portugais sont restés dans leurs caravanes ou leurs chambres de bonnes, et nous avons continué - bénévolement, je le concède - à tisser avec eux des relations dont certaines subsistent encore.

Jean Salon

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