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Vent d'Auvergne
23 novembre 2005

L'ennemi que l'on refuse de voir

sw5Je conçois que les lecteurs de mon blog aient un avis différent du mien et l’expriment dans leurs commentaires. J’aimerais cependant qu’ils utilisent des arguments plutôt que des invectives. Ainsi une certaine Brigitte, lisant mon article du 28 octobre : Le vent d’Auvergne souffle sur la montagne, dresse à mon endroit les chefs d’accusation suivants:

" ignorer les intellectuels maghrébins du Xème siècle par goût pour les préjugés ethniques

avoir une pensée défaitiste et négative.

dénoncer (davantage) ce qui ne va pas (plutôt que) trouver des solutions aux situations de crise".

Si je prends la peine de lui répondre c’est pour stigmatiser une attitude intellectuelle déplorable et fort répandue de nos jours : celle qui consiste à diaboliser voire insulter l’adversaire plutôt qu’argumenter sur le fond des choses.

Me voilà donc d’abord cloué au pilori pour ignorance historique crasse : celle de méconnaître les intellectuels maghrébins du Xème siècle. Mais qui les connaît chez nous à part une poignée de spécialistes universitaires? Cette ignorance coupable serait due, chez moi, à des « préjugés ethniques », autrement dit au racisme. Ce qui va faire beaucoup de racistes en France.

Ensuite ma pensée serait défaitiste. Il suffit, pour que l’accusation se retourne contre celle qui la porte, de lire la définition du mot « défaitisme » dans le Petit Robert, édition 2002, sous la direction d’Alain Rey : « Attitude de ceux qui ne croient pas à la victoire et préconisent l’abandon de la lutte. »

Enfin, si ma contradictrice dit que je dénonce ce qui ne va pas, elle me rend en quelque sorte hommage en reconnaissant qu’il y a bien quelque chose qui cloche dans l’islam d’aujourd’hui et ses relations avec nous et qu’il y a « situation de crise. »

Reste évidemment le défi qu’elle me lance, de trouver des solutions à cette dernière. Que doit dire le simple mortel que je suis à MM. Bush, Chirac, Blair, Zapatero et autres chefs d’Etats

sur ce qu’il convient de faire pour conjurer la menace islamique ?

Ma prétention n’est pas là : elle est de prendre la parole pour dire quelques vérités bien senties :

- d’abord dénoncer l’esprit munichois de ceux qui, chez nous, après avoir négligé ou nié, dans le passé, les totalitarismes nazi et communiste, s’apprêtent, aujourd’hui, à faire de même devant l’islam fondamentaliste

-  ensuite expliquer et tenter de convaincre sans cesse ceux qui n’ont pas fait vœu de cécité dans nos démocraties occidentales, du danger qui les menace et qui vient d’une « civilisation musulmane qui s’est pétrifiée, renfermée, durcie et qui réinterprète la guerre sainte du Prophète en guerre totalitaire mondiale » comme le dit Guy Millière. C’est la raison pour laquelle je cogne à l’occasion sur des médias comme La Montagne qui, au lieu de nous anesthésier le cerveau avec le seul livre de Mohammed Arkoun (*), devraient, comme c’est leur rôle, nous en présenter d’autres, moins rassurants, mais plus utiles pour nous permettre d’affronter les périls du temps comme :

«Qui a peur de l’Islam ! » de Guy Millière – Editions Michalon

«Al Qaïda dans le texte » présenté par Gilles Kepel - Puf

«Rendez-vous avec l’Islam » d’Alexandre Adler – Editions Grasset

Serge Weidmann

(*) Ne vous méprenez pas. Je ne viens pas, ici, disqualifier les travaux du professeur Arkoun. Cet universitaire généreux souhaite voir le monde musulman accéder à la modernité et il y travaille. Tâche noble mais difficile. Seulement, je ne voudrais pas qu’il serve, à son corps défendant, de leurre ou d’alibi pour détourner l’attention des occidentaux du réel danger que représentent les musulmans fanatiques. Tant il est vrai que toute religion est œuvre humaine et que les hommes peuvent être la proie du Mal. 

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Commentaires
F
Je tenais à vous féliciter pour votre blog. Je le trouve d'excellente qualité, et j'apprécie particulièrement votre humour corrosif et votre franc parler! <br /> Je l'ai même conseillé à une amie socialiste (oui, j'ai des amis socialistes, même si je suis un libéral convaincu), qui, il fallait s'en doutait, s'en est arrachée les cheveux ! <br /> <br /> F.C
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