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Vent d'Auvergne
11 juin 2009

Le commerce de Clermont-Ferrand en souffrance

   av_Etats_Unis_CF                                                                 La gestion d’une collectivité locale peut être assimilée à une action de développement territorial. Pour être efficace, elle doit mobiliser tous les acteurs présents dans la zone. Les élus doivent faire une place, toute leur place, aux entrepreneurs, aux représentants des services de l’état, aux représentants des citoyens, aux associations. Les puristes du développement vous diront que les élus sont des acteurs comme les autres qui ne doivent pas être en position dominante. Chose possible à obtenir en milieu rural, impossible dans une ville, un département ou une région : les élus y ont acquis, avec le temps, un pouvoir exorbitant.

   C’est donc un travail de tous pour tous, une collaboration permanente. Ainsi conçu, le développement permet de se projeter dans l’avenir, de construire des projets, d’assurer la croissance économique dans un cadre de vie harmonieux. A condition que ceux qui détiennent le pouvoir politique  jouent le jeu, écoutent les autres, tiennent compte de leurs avis et abandonnent leur esprit partisan dans l’intérêt général. Etre élu ne donne pas tous les droits et surtout pas celui de se comporter en dictateur.

   Nous sommes loin du compte à Clermont-Ferrand où, pour prendre un exemple parmi d’autres, la corporation du petit commerce au sens large du terme souffre depuis longtemps du mépris municipal. D’où les nombreux problèmes récurrents, les difficultés sans fins qu’elle rencontre journellement, les affaires qui ne se règlent pas ou se règlent,  mais mal.

   L’After Work (1), organisé, hier, par l’association « Clermont Avant Tout », a été une bonne illustration du dialogue de sourds entre les commerçants du centre ville et la municipalité.  Alors que depuis 2002, le chiffre d'affaire des commerçants a chuté de 4% chaque année avec une aggravation au premier trimestre 2009, crise oblige, rien n’est fait par la ville pour aider au redressement, au contraire :

projets d’urbanisme en panne ( il semble qu’il n’y aura pas de cinéma dans le Carré Jaude 2 comme prévu initialement, la grande bibliothèque est en friches, faute de crédits, l’avenir de l’Hôtel Dieu reste dans un flou artistique),

développement de la place Gaillard problématique (avec la venue d’une « locomotive » économique qui loin de tirer le commerce du coin vers le haut, risque, par une concurrence excessive, de tuer des petits restaurants existants),

insécurité en progression (cambriolages, agressions, installation d’une cour des miracles vers le Palais de justice..) due, pour beaucoup, au refus du maire d’assurer quelque pouvoir de police que ce soit, alors que c’est l’un de ses rôles majeurs (2).

taxation des enseignes de moins de sept mètres carrés. Cette mesure prévue par la loi, restait facultative jusqu’en 2014. Bille en tête, nos chercheurs d’or municipaux se sont empressés de la mettre en œuvre, sans d’ailleurs en avertir les commerçants qui auraient pu, de ce fait, revoir leur projet d’enseigne.

   Bref, rien de changé sous le soleil clermontois : autisme et contentement de soi à tous les étages de la rue Marcombes. Un élu, à propos des enseignes commerçantes, parlait de « pollution visuelle ». Quel Grenelle de l’environnement nous débarrassera de la pollution municipale socialiste ?

SW

(1)  Je ne me ferai jamais à ces termes anglo-saxons qu’affectionne Jean-Pierre Brenas, le président de Clermont Avant Tout.
(2)  Le Maire a pouvoir de police judiciaire  et de police administrative. Cette dernière lui donne  l’obligation d’assurer « le maintien de la tranquillité, de la sécurité et de la salubrité publiques ». La prévention est une obligation prévue par la loi. Ne pas l’assurer est, pour le Maire, une faute qui peut être sanctionnée par les tribunaux si un accident survient.

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Commentaires
V
Et bien, vive la caricature, "dessin, peinture qui, par le trait, le choix des détails, accentue ou révèle certains aspects (ridicules, déplaisants)"(Petit Robert).
B
Vilain tramway, vilains gauchistes, vilains bétonneurs, vilains clodos, gentils commerçants travailleurs et sincères. Cela caricature sec sur votre blog, c'est à la louche que vous y allez, de la sculpture à la tronçonneuse, un vrai Café du Commerce votre truc.
L
Vous savez tout comme moi, Serge, que le problème de l'insécurité est, à en croire la municipalité clermontoise, qu'une pure illusion de l'esprit. Faudra-t-il des morts pour qu'elle réagisse enfin ?
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