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Vent d'Auvergne
28 octobre 2008

A Colombey, au mémorial Charles de Gaulle

                              C_de_Gaulle_et_Yvonne
«Il reflétait ce paysage et ce paysage le reflétait» disait Jacques Chaban Delmas du général de Gaulle et de son environnement haut marnais. Et c’est vrai que, de la butte de Colombey- les-Deux-Eglises, le visiteur contemple un immense pays austère s’étendant à perte de vue. Il est beau et rude à l’image du grand homme. Face à ces vagues de prairies et de forêts que les neiges aiment couvrir en hiver, se dresse désormais le mémorial dédié à Charles de Gaulle, que je visitai dimanche dernier.

Là, sur deux étages, sont présentées la vie et l’œuvre de ce héros de la France éternelle. Evocations de son enfance, de sa famille, de sa vie de tous les jours à Colombey, de ses combats historiques pendant les deux guerres d’apocalypse que connut le vingtième siècle puis de son action politique après la seconde.  Et c’est de Gaulle, prophète avisé voyant venir l’orage de 1940, puis soldat isolé brandissant le drapeau de la résistance à l’ennemi. Et chacun de revivre là, plongé dans cette reconstitution pleine de bruit et de fureur, l’épopée de la France libre, du RPF, le retour du sauveur en 1958, la création de la cinquième république, le renouveau économique et culturel de notre pays, sa grandeur retrouvée, puis mai 68, le référendum perdu, le départ du « grand Charles » et enfin, sa mort brutale, un soir, à la Boisserie.

Dans une débauche d’images et de sons, d’une variété et d’une richesse qu’une seule visite n’épuise pas : textes, notes, carnets, photos d’archives, papiers officiels, films d’actualité, discours retransmis, musiques, c’est quatre vingt ans de la vie d’un homme et de notre pays qui sont reconstitués ici. Au mémorial, le temps s’arrête, nous sommes projetés dans un autre monde, tels ces héros de films de science fiction quittant brusquement leur époque pour être brutalement plongés dans une autre dimension.

Dans ce foisonnement de témoignages, le peuple des compagnons, des acteurs même «obscurs et sans-grade» n’est pas oublié. C’est l’Histoire même, la nôtre, qui nous assaille de toutes parts, dans une ambiance à la fois magique et tragique. Nous en suivons le fil, nous en vivons, ou revivons, chaque étape, guidé par les écrits, les images et la voix (j’allais écrire la voie) du général de Gaulle, notre fil conducteur dans ce sombre univers de feu et de sang que les soleils de la victoire et de la paix éclairent par intermittence.

Chat_de_Malraux3Moment exaltant, suivi, pour moi, par un temps de recueillement, à quelques centaines de mètres de là, dans le cimetière du village, devant la tombe où reposent Charles de Gaulle, son épouse Yvonne et sa fille Anne. Et là, image insolite: un chat gris angora qui passait par là, s’assit quelques instants sur la pierre tombale. Et me revint alors en mémoire ce moment surréaliste entre de Gaulle et Malraux, tel que ce dernier le rapporte dans « Les chênes qu’on abat… »: « J’ai demandé un jour au général quelle était sa relation avec les chats. Après réflexion : « Ils n’ont plus peur de moi… » J’ai pu constater de visu que, sur ce point particulier également, le général avait vu juste.

SW

Regardez, dans les albums photos de ce blog, les clichés proposés dans : "Mémorial Charles de Gaulle à Colombey"

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