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Vent d'Auvergne
3 octobre 2008

La cinquième République: une constitution à toute épreuve

Le général de Gaulle affirmait qu'une constitution c'est « un texte, un esprit, une pratique ».Ren__Chiroux_

Celle de la cinquième République a aujourd'hui cinquante ans. Fruit d'un compromis, remaniée plusieurs fois, elle est, selon René Chiroux, ancien professeur de droit constitutionnel (photo), qui la présentait hier à un vaste public clermontois, entrée dans les moeurs. Nos compatriotes s'y sont habitués et sont plutôt satisfaits de ce régime politique. Pour eux, aujourd'hui, le débat est ailleurs.

Cette constitution a subi victorieusement, par trois fois, l'épreuve de la cohabitation et connu différents remaniements -avec l'introduction, hélas, de certains textes qui l'alourdissent, vont dans tous les sens ou n'ont rien à y faire, comme le principe de précaution. Après le dernier remaniement du 21 juillet 2008, laissons le temps nous dire comment tout cela va évoluer dans la pratique.

René Chiroux fait cependant trois remarques:

Nous avons en France une culture parlementaire et de séparation des pouvoirs, aussi est-il vain de songer à l'instauration d'un régime présidentiel. Le général de Gaulle y était d'ailleurs hostile, rappelons-le. Ne rêvons pas au modèle américain qui n'est pas exportable. Le couple président-premier ministre fonctionne plus ou moins bien. Laissons cette diarchie continuer, même avec ses problèmes qui ne sont pas cruciaux.

Les nouveaux droits donnés au parlement sont une bonne chose. Après cinquante ans, il le fallait. Il est tout à fait normal que sur les grands problèmes, tels notre engagement en Afghanistan, il y ait  débat et vote. Par contre, fallait-il renoncer au 49-3?
Mais un parlement plus présent va nous amener à nous poser certaines questions: pourra-t-on tolérer alors l'absentéisme? Le cumul des mandats ne sera-t-il pas remis en cause? Faudra-t-il revoir aussi le mode d'élection des parlementaires? A suivre...

Quant au référendum d'initiative populaire qui ne pourra être effectif que si un certain nombre de parlementaires le reprennent, on peut craindre qu'une majorité hostile le bloque. Ce qui se passera la première fois pourra faire école. De plus sur quel thème demander un référendum?
Sur ce dernier point, un auditeur suggéra que l'organisation des pouvoirs locaux (Régions, communes, départements) pourrait être un bon sujet.

SW



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Commentaires
A
si je puis me permettre ! Il permet de saluer la mort de Jean Foyer : très éminent juriste qui participa à l'élaboration de la Vème...<br /> <br /> Ce grand personnage estimait avoir réussi une synthèse entre la démocratie et l'idéal monarchique qui anime encore les Français : leur capacité à se reconnaître en un seul. Et le monarque règne, mais ne gouverne pas, c'est un des grands principes des monarchies modernes ! Est-ce pareil pour notre Président ? D'une certaine façon, sans doute, et c'est la grande force de la Vème... Son seul défaut : elle était taillée sur mesure pour De Gaulle et malheureusement depuis sa mort, les habits sont un peu grands pour ses successeurs...
V
Loïc, vous avez raison.<br /> Entre une Europe avec de plus en plus de prérogatives et un parlement ayant plus de pouvoirs, logiquement, le Président de la République devait en perdre autant.<br /> <br /> Mais le président et sa majorité sont liés. Une cinquième république plus ouverte passe par des députés majoritaires plus libres et moins godillots.<br /> <br /> Crise aidant, il faut souhaiter qu'ils écoutent davantage leurs électeurs et moins le gouvernement.<br /> <br /> Personnellement, j'aimerais voir les députés libéraux monter plus souvent au créneau. Mais ceci est une autre histoire.<br /> <br /> Amicalement
D
Merci pour cet article.<br /> Certains avancent la présidentialisation de la Ve, suite à l'adoption du quinquennat.<br /> Le président n'a, en fait, jamais eu aussi peu de pouvoir qu'aujourd'hui.<br /> Cerné par les institutions de l'UE et les collectivités territoriales aux pouvoirs renforcés, contraint par la mondialisation et les déficits budgétaires, il n'a plus que le verbe pour faire croire que... La caisse de résonance médiatique s'apparente au miroir déformant.<br /> <br /> Une pensée respectueuse et admirative au général de Gaulle qui a pu léguer sa vision constitutionnelle : la souplesse intelligente sans le compromis bourbeux.
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