Le libre échange profite à tous

Les dernières négociations multilatérales au sein du cycle de Doha viennent d’échouer. Peu importe quel est le (ou les) pays responsable (s) de cet échec, le résultat est là.

Quelles réflexions peut-on faire au sujet du libre-échange dans ce contexte ?

On doit tout d’abord rappeler que le libre-échange est toujours profitable et qu’il l’est à tous les pays. Il permet une meilleure affectation des ressources en capital et ressources humaines, ce qui permet une production bien plus importante dans son ensemble. Dans un système libre, aucun facteur ne reste inemployé tant que la liberté des prix et de circulation est assurée pour les hommes et les capitaux. Même les pays dits les moins compétitifs se voient employés. Ces derniers sont d’ailleurs ceux qui en profitent le plus ayant accès à des produits complexes qu’ils ne peuvent produire à des prix accessibles, qui souvent améliore leur propre productivité, alors qu’une production interne ou des taxes à l’importation porteraient le prix de ces produits à des montants prohibitifs. Seules certaines catégories de producteurs profitent du protectionnisme, mais par définition l’ensemble des individus de ce pays subissent le renchérissement du coût des produits. Le libre échange favorise en premier lieu le pays qui le pratique, et au contraire le protectionnisme nuit à celui le mettant en œuvre.

Ensuite, si le libre-échange est profitable, comment l’amplifier ? Je pense que si les négociations multilatérales et le donnant-donnant affiché permettent une image plus facile à vendre auprès de l’opinion publique, cette voie est des plus compliquées et lentes.

D’autres voies existent, et la plus radicale est l’abandon unilatéral du protectionnisme par un pays. Ce fut le cas en Angleterre au 19ème siècle. Richard Cobden avait alors mené une campagne de fond en sensibilisant l’opinion publique, chaque catégorie d’individus, aux bienfaits du libre échange.

Quand bien même un pays libéraliserait ses échanges alors que les autres maintenaient des taxes et réglementations protectionnistes, les habitants de ce pays éclairé en tireraient profit. « Ce n’est pas parce que les autres font des bêtises que l’on doit en faire également pour se venger d’eux » comme l’énonce Pascal Salin dans son opuscule Le libre échange dans la collection Que sais-je ? auquel je renvoie toute personne désireuse d’approfondir le sujet.

Comme le disait Bastiat, « Il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas ». Rappelons  à nos concitoyens les avantages du libre-échange dont ils jouissent comme jamais auparavant, et nuançons la myopie médiatique se focalisant sur les industries en reconversion. Voilà la tâche assignée aux libéraux.

Florent Belon

L’image illustrant l’article est tirée du site :
http://huuan.blog.lemonde.fr/2005/12/13/2005_12_un_amusegueule_/