Campagnes en ville
La campagne pour les élections municipales a pris désormais son rythme de croisière. A chaque colistier d’Anne Courtillé son travail. Le mien, consiste à abonder le site internet de la liste « L’Avenir à grande vitesse » en articles divers et variés : propositions programmatiques, billets d’humeur, critiques de la municipalité sortante (un sujet inépuisable). Comme chacun peut être illustré, de rédacteur, je me transforme en photographe voire en dessinateur.
Mardi 19 : réunion électorale avec Samir El Bakkali, mon voisin des quartiers nord de la ville de Clermont-Ferrand, candidat à l’élection cantonale (photo). La salle Victor Hugo se remplit d’hommes et de femmes « issus de l’immigration » comme on dit, à moins que l’expression désormais usitée soit « représentants de la diversité ». Ces précautions oratoires expriment bien la dictature du politiquement correct, à laquelle nous sommes tous soumis. Samir, en candidat responsable, expose un programme axé sur la démocratie « de proximité » (autre expression à la mode) et le développement économique. A ses côtés : Brigitte Rodier, jeune femme sympathique et convaincue dont il faut saluer le courage. Elle est fonctionnaire à La Poste et, dans ce milieu, comme dans le mien à l’Education nationale, il est mal porté de se déclarer de droite. Chafia Mentalecheta, ancienne socialiste revenue d’Epinay, se livre à une mise à mort du conseiller général sortant Alexandre Pourchon, qui n’habite pas le canton, ne répond pas aux sollicitations, et ne met jamais les pieds dans le quartier. J’admire cette femme brillante qui, tout en continuant à se réclamer de gauche, n’hésite pas à saluer l’action de Nicolas Sarkozy (ce qui est rare actuellement) qui a su faire confiance et promouvoir des hommes et des femmes, enfants d’immigrés.
Hier soir je déboule au Marmotel, mon reflex en bandouillère, pour la venue de Rama Yade. Une collaboratrice d’Anne Courtillé m’apprend que le ministre (j’ai quelque réticence à écrire « la ») n’a pu venir à Clermont-Ferrand, son avion n’ayant pas décollé de Roissy ( !?). On en est là, les ministres étant désormais interdits de GLAM et le TGV Paris-Clermont encore à l’état de projet. La compagnie Air France est coutumière du fait, nous apprendra plus tard Brice Hortefeux, qui a comptabilisé cent vingt sept vols annulés en un an soit un tous les trois jours entre Paris et Clermont. Désinvolture ? Mépris ? Ou les deux ? On mesure, à ce genre d’incident, tout ce qui nous reste à faire pour l’aura de notre ville. Que je sache, nos donneurs de leçons, les élus socialistes qui tiennent la Région, le département et l’agglomération n’ont jamais élevé de protestations devant cet état de fait. Mais, après tout, on a les élus qu’on mérite et les conséquences qui vont avec.
Serge Weidmann