Alain Madelin quitte la vie politique
Hier soir à dix-huit heures: dernière (ultime ?) réunion des adhérents des Cercles libéraux du Puy-de-Dôme, structure locale de Cercles nationaux mis en place par Alain Madelin en 2002.
Car le fondateur vient de quitter définitivement la vie politique, après des décennies de travail pour promouvoir, avec d’autres, le libéralisme en France. Madelin, comme tout le monde, a des défauts. Il a aussi de grandes qualités, certaines, hélas ! peu courantes, dans le milieu politicien hexagonal. C’est un travailleur acharné. Quand ses amis couraient les représentations mondaines et les cocktails, lui lisait, participait à des colloques et à des universités d’été.
A l’époque de « la bande à Léo », ces quadras aux dents longues demandaient simplement aux économistes libéraux des recettes à appliquer. Alain Madelin fut le seul (ou presque, avec Hervé Novelli et Charles Millon) à approfondir la doctrine libérale, jusqu’à devenir aussi savant que ses maîtres. Quand le sort des urnes en fit un ministre, il décida quelques mesures de bon sens pour aider à la création et simplifier la vie des entreprises. Il sut aussi, en 1995, claquer la porte et démissionner avec fracas quand le couple Chirac-Juppé, trahissant les promesses de la campagne électorale, augmentaient impôts et prélèvements.
Ardent défenseur de la liberté, comme tout libéral qui se respecte, il devint l’ami du commandant Massoud, le de Gaulle afghan, qu’il alla rencontrer dans ses montagnes et qu’il reçut à Paris, alors que le Président Chirac, l’homme qui a décidément tout raté, snobait le dernier résistant aux Talibans.
C’est cette poignée de fidèles libéraux qui tournaient une page militante, hier à Clermont-Ferrand, des amis qui, de toutes façons, ne sont pas séparés : la plupart d’entre eux restant très présents dans d’autres associations libérales locales.
Serge Weidmann
Photo: Alain Madelin à l'Université d'été de la Nouvelle économie à Aix-en-Provence en 2001.
A gauche de la photo: Hervé Novelli,aujourd'hui Secrétaire d'Etat, à droite: Gérard Bramoullé, professeur à l'Université d'Aix-en-Provence.