Loïc Decrauze: la plume et le trait

Trait d’union : Timour Serguei Bogousslavski. Qui est-ce, me direz-vous ? Un faux-monnayeur de près de quatre-vingt dix ans à l’âme d’aristocrate, un libertaire dont la seule patrie est la langue française. Il écrivit, il y a quelques années un livre de souvenirs : La morue de Brixton. Invité à Apostrophes, il créa l’événement et scandalisa Pivot en lui disant, à peu près : « A quoi bon se battre en 1940 ? Si les Allemands avaient gagné la guerre, les Français les auraient civilisés, comme les Grecs ont civilisé les Romains ». « Si vous m’aviez dit cela avant, je ne vous aurais pas invité ! » répliqua, très pincé, le meneur de jeu, devenu, d’un seul coup, très politiquement correct.

C’est en cherchant quelques informations sur Bogousslavski par Internet, que je tombai sur l’un de ses admirateurs : Loïc Decrauze alias Artemus-West (cela ne vous rappelle rien ?). J’accédai bientôt à son journal –dans son cas, le mot blog m’apparaît d’un coup très vulgaire- intitulé : « Loïc Decrauze pamphlétaire ». Et je vécus alors quelques moments de bonheur. Decrauze est un pamphlétaire, certes, mais aussi un poète, sachant manier la langue française comme personne. De plus, il sait analyser finement les situations économiques et politiques. Allant de surprise en surprise, je découvris que, comme pour moi, Jean-François Revel était l’une de ses références.

Je lui envoyai quelques mots de sympathie. Il me répondit fort joliment et proposa que chacun de nous mette, sur son site, un lien vers celui de l’autre. Ce qui est fait à l’heure où ces lignes paraissent. Allez donc, à votre tour, apprécier l’intelligence et la beauté chez Artemus-West, deux choses allant rarement de pair sur la toile mondialisée.

Serge Weidmann