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Vent d'Auvergne
17 novembre 2007

Des grèves, du gouvernement, de la France et du reste

manifestationsJe voudrais, en préambule, rendre hommage aux gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays depuis la nuit des temps : royaux, républicains et, dans cette dernière conjoncture, qu’ils aient été de droite, de gauche ou du centre.
Parce que gouverner la France est le dernier des métiers, tant notre peuple est versatile et querelleur. Jules César jugeait ainsi les Gaulois. Aujourd’hui ceux-ci,  devenus Français, entre temps, n’ont pas changé d’un poil malgré l’apport de sang nouveau venu d’Europe et d’ailleurs.

Tout cela pour en venir aux grèves qui paralysent, pour la millième fois, et pour les mêmes raisons, la vie de nos compatriotes. La réforme est-elle possible en France ? Alors que nos voisins européens, pour ne citer qu’eux, ont réglé, en quelques années leurs problèmes structurels, ont privatisé, harmonisé, bref, se sont adaptés à la nouvelle donne mondiale, nous pataugeons sans cesse dans les mêmes marécages de l’immobilisme. Les privilégiés se défendent becs et ongles au mépris de l’intérêt général pendant que les gouvernements hésitent entre fermeté et négociation. Négocier voulant dire, pour nos syndiqués extrémistes, que l’Etat doit se coucher devant eux et abandonner toute velléité de changement.

Aujourd’hui, en 2007, la majorité silencieuse –belle formule de Georges Pompidou- celle qui paie les privilèges et subit les caprices des privilégiés a enfin compris, depuis 1995, que ses intérêts ne coïncident pas avec ceux des bloqueurs de gares et des batteurs de pavés. Mieux, ici et là, des étudiants courageux, des citoyens ulcérés manifestent à leur tour, estimant à juste titre que le droit d’étudier et de travailler est aussi respectable que celui de faire grève (1). Et puis aussi parce qu’ils savent être le point avancé de l’opinion publique : 20 millions de travailleurs qui cotisent pendant quarante ans ne supporteront pas longtemps d’être pris en otage par 500000 salariés qui veulent continuer à ne cotiser que trente-sept ans et demi.

Quant au gouvernement, la majorité des Français attend qu’il se montre ferme. Les représentants de l’intérêt général ne peuvent sans cesse se déballonner devant les défenseurs d’intérêts particuliers. Cela n’empêche pas certains politiciens, à droite, de penser que ce climat délétère pourrait être défavorable à l’UMP aux municipales. Qu’ils fassent très attention à ne pas laisser échapper la proie pour l’ombre. Cesser les réformes pour limiter la casse aux élections intermédiaires n’a jamais porté chance à un gouvernement.

Serge Weidmann

(1) Voir le site Liberté chérie
http://www.liberte-cherie.com/a2842-Dimanche_18_novembre_Grande_manifestation_a_Paris_contre_tous_les_blocages_.html

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