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Vent d'Auvergne
28 septembre 2007

Michèle André: Il faut garder le Sénat

Mich_le_Andr__Ren__Chiroux«La France gouvernée par l’assemblée unique, c’est l’océan gouverné par l’ouragan ! » Cette affirmation de Victor Hugo dit bien, en quelques mots, pourquoi il ne faut pas supprimer le Sénat.

C’était pourtant le sujet, volontairement provocateur, que traitait Michèle André, invitée hier soir par l’Alliance française de Clermont-Ferrand, devant quelques deux cents personnes. Bien sûr, la réponse de la vice-présidente du Sénat est  conforme à l’avis de Victor Hugo : il faut garder le bicamérisme.

Ce que le Général de Gaulle avait voulu faire par referendum en 1969, ne serait plus possible aujourd’hui. Pour supprimer le Sénat, il faudrait modifier la Constitution. Pour la modifier, il faut un vote du Parlement à la majorité des 3/5. Imagine-t-on les sénateurs se faisant hara-kiri ?

L’idée fondatrice du bicamérisme était d’équilibrer la fougue des « Modernes » par « la sagesse des Anciens », considérée comme « la raison de la République ». Cet argument garde tout son poids aujourd’hui, même si les « Anciens » sont plus jeunes –et plus féminisés- que par le passé.
Le Sénat, moins soulevé par la passion politique que l’Assemblée nationale, préserve l’équilibre législatif et il arrive bien souvent que sénateurs UMP et sénateurs PS mêlent leurs votes. Ce fut le cas, ces jours-ci, pour repousser l’amendement Mariani, proposant des tests ADN pour les candidats au regroupement familial. On en pense ce qu’on veut, mais ce fut le cas, qui n’est pas unique.

Cet équilibre législatif préservé est une excellente chose dans un pays où l’Etat a tendance, depuis quelque temps, à proposer des textes de lois rédigés rapidement, en réponse à une émotion collective. Un chien mord cruellement un enfant: on légifère. Mais cela a déjà été fait, il y a peu de temps. Oui, seulement, à l ‘époque, on ignorait que telle race de chiens pouvait aussi être méchante. Qu’à cela ne tienne, on va rajouter une couche législative. Cet emballement, que les pulsions populaires suscitent, est une dérive républicaine grave. Les textes s’empilent, se contredisent parfois. Mais, face à leurs électeurs, les politiciens sont satisfaits.

Après tout, et il s’agit là d’un avis personnel, c’est peut être l’Etat qu’il faudrait supprimer et non le Sénat.

Serge Weidmann

Photo : Michèle André, à l’issue de son intervention, aux côtés du doyen René Chiroux.

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