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Vent d'Auvergne
16 mars 2007

François Beal ressuscite Alexandre Vialatte

Fran_ois_BEALPour reprendre le mot de Jean-Edern Hallier dans une publicité célèbre: "Il n'y a pas que l'Académie française dans la vie", je dirai: "Il n'y a pas que l'élection présidentielle dans la vie". Parce que, dans l'existence quotidienne, il y a, parfois, des moments forts et qui comptent. Ce fut le cas hier soir avec le "one man show" de François Beal au Centre régional de documentation pédagogique (CRDP) de Clermont-Ferrand, dans le cadre de la semaine de la francophonie.

Pour ceux qui ne confondent pas la culture avec les loisirs, l'hommage rendu sur scène, à Alexandre Vialatte, est un régal pour l'esprit. Car Beal, pendant plus d'une heure, fait revivre son compatriote auvergnat célèbre dans un récital de textes choisis: extraits de livres, chroniques parues dans La Montagne…

Tout le charme de ce créateur hors normes s'éveille dans un bouquet de phrases où voisinent la poésie, l'humour parfois féroce, l'absurde, la beauté d'une langue extrèmement maîtrisée. On rit, on sourit, on savoure, au fil des mots, une sorte de philosophie vialattienne imprégnée d'un certain pessimisme, né de l'observation scrupuleuse de la réalité humaine. Car quel "étrange animal que l'homme", qui "admire la raison et se repaît de chimères" et dont il convient de prendre garde: "S'il parle de liberté, méfiez-vous de la prison". Bien vu, non?

François Beal, venu de la Corrèze dans les années quatre-vingt dix pour prendre la direction de ce même CRDP, où il se produisait hier, est un homme heureux. Cet ancien professeur, sympathique, toujours souriant, est devenu au fil du temps un ami que j'admire, parce qu'il a su trouver le bonheur de vivre après une vie professionnelle riche, en ressuscitant l'un de nos plus grands écrivains, chroniqueurs et journalistes français. Et au fil des tournées, qu'il effectue dans la France entière, il fait partager son amour pour Vialatte à de nombreux compatriotes, leur offrant ainsi en cadeau quelques moments culturels de la meilleure veine qui soit.

Serge Weidmann

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