Ségolène Royal: dans 35 jours, la liberté
Le PS est dans tous ses états. Ségolène Royal, sa candidate à l'élection présidentielle est quasi absente de la scène politique: un jour en Chine, le lendemain jouant les Marie-Antoinette dans une ferme avec des moutons. Et le doute et l'angoisse de saisir les militants: comment cela va-t-il se terminer?
Certains avancent une volonté délibérée de silence qui ne lui a pas si mal réussi dans les primaires organisées par sa formation politique. Mais, peut-on devenir président de la République en jouant les fantômes?
En fait, Ségolène Royal consulte, écoute et débat. La plongeuse se donne jusqu'à fin février avant de reparaître à la surface des eaux, programme présidentiel en poche. Cette stratégie est, peut-être, plus subtile et efficace qu'on ne le pense. La candidate a, théoriquement, un projet tout ficelé à défendre: celui de son parti. Mais ce projet, que l'on croirait écrit par un ancien collaborateur stalinien de feu Georges Marchais, s'il séduit encore les dinosaures de la rue de Solférino, risque fort de faire fuir les électeurs. En 2007, personne ne tombera plus amoureux des 35 heures, dont chacun a pu constater les effets néfastes (y compris les élus socialistes qui le disent, en privé), ni des re-nationalisations.
Aussi, notre fine mouche du Poitou-Charentes, forte, face à son parti, d'une légitimité programmatique, puisée à la source populaire, va revenir, fin février, sur le devant de la scène avec des propositions plus adaptées aux attentes ou désirs de nos compatriotes et aux défis que notre pays doit relever. Du projet socialiste, dangereux pour la France, on passera alors au projet de Ségolène, dangereux pour la droite.
Serge Weidmann