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Vent d'Auvergne
17 novembre 2006

L'inspecteur est au piquet

L_inspecteur_est_au_piquetDepuis la décision prise par Gilles de Robien, de condamner la méthode de lecture dite « globale », quelques inspecteurs de l’Education nationale et formateurs en IUFM, davantage mus par l’idéologie et la défense de leur notoriété que par l’amour de leur travail, la pérennité d’une culture nationale et l’avenir des enfants dont ils étaient responsables, partent en guerre contre leur ministre de tutelle. Contestation, quand tu nous tiens!

Las ! L’échec des méthodes de lecture qu’ils préconisaient pour les élèves, mesurable aux taux d’illettrisme et de retard scolaire au collège, et le progrès scientifique accompli dans les neurosciences, ce nouveau domaine d’étude du cerveau, ont mis à jour la fausseté de leurs théories pédagogiques. Celles-ci n’étaient, en définitive, qu’élucubrations de cuistres pontifiants. C’est pourquoi, dans ce domaine, comme dans d’autres (je pense notamment à l’écologie), les cautions scientifiques sont indispensables, sinon c’est la porte ouverte aux pensées magiques et à la désinformation.

Ainsi en pédagogie, de nombreux chercheurs, universitaires, médecins (la plupart étrangers), ayant longuement travaillé avec des jeunes en difficulté scolaire, peuvent affirmer, tels le docteur Wettstein-Badour, qui nous apprend, dans une communication à une revue scientifique : «L’apprentissage du code alphabétique, n’est jamais une entrave à la compréhension mais il est une nécessité fondamentale dont le cerveau ne peut se passer pour accéder au sens de l’écrit…Il est la condition essentielle du succès et la meilleure assurance d’accès au sens de l’écrit chez tous les enfants et tout particulièrement chez ceux qui sont précocement identifiés comme « sujets à risques » dans ce domaine».

Voilà qui renvoie dans le néant scientifique les Diafoirus d’IUFM quand ils affirment qu’avec la méthode syllabique, on ne peut comprendre le sens d’un texte qu’on lit. Car, si c’était vrai, comment expliquer dix siècles de littérature française ? Et, pour ne citer que quelques noms prestigieux, Ronsard, Pascal, Molière, Chateaubriand, de Gaulle, qui n’ont pas eu la « chance » d’apprendre à lire « globalement », auraient dû se traîner lamentablement dans une vie sans lecture, au lieu d’écrire : les Sonnets pour Hélène, les Pensées, Tartuffe, le Génie du Christianisme et les Mémoires d’espoir.

Serge Weidmann

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