Vents mauvais
Rude retour de vacances, avec la lecture de certains commentaires à mes articles à propos de l’écologie et de François Bayrou.
L’écologie, encore et toujours ! Sujet médiatique de l’été 2006, écran de fumée, qui nous évite de voir le gouffre qui s’ouvre sous nos pas franchouillards et qui s’appelle décadence de notre pays et de notre peuple. Quel que soit l’horizon vers lequel je porte mon regard, je ne vois que chutes dans nos valeurs, notre langue, notre culture, notre économie, notre éducation, notre cohésion nationale, nos constructions étatiques, notre sécurité dans la vie de tous les jours. A l’extérieur, c’est le danger de l’islamisme radical, en guerre totale contre l’Occident, que nous feignons de ne pas voir, allant jusqu’à ignorer que nous faisons partie de cet Occident, aux côtés des USA, que nous avons pris pour notre ennemi. Lamentable cécité intellectuelle !
Comme les trois singes de Bénarès, nous ne voulons rien voir, rien entendre et, bien entendu, rien dire des maux qui nous accablent. Et le plus grand de ceux-ci est et reste, par dessus tout, le mensonge. Ce mensonge, partout présent, qui fait qu’on ne peut plus écouter un seul responsable, lire un seul article de journal, regarder une seule émission de télévision ou examiner une seule photographie professionnelle sans soupçonner ses auteurs de nous désinformer.
On nous ment en écologie (1) -oui, mes bons naïfs, qui croient au réchauffement planétaire- domaine dans lequel les scientifiques ne sont d’accord sur rien. On nous ment en économie, où presque personne n’ose regarder et comprendre pourquoi, par exemple, les Irlandais sortent du marasme dans lequel les Français pataugent depuis un quart de siècle. Mensonge également en politique internationale où l’ennemi chiite extrémiste n’est même pas nommé. Peur de lui faire de la peine, sans doute, comme avec Hitler dans les années trente ?
Et, comme si cela ne suffisait pas, on me reproche de faire un mauvais procès à Mr Bayrou, politicien de la IVème République, égaré dans la cinquième, qui n’a aucune vision d’avenir, comme je l’ai dit, et persiste à le dire, et qui ne pense qu’à faire perdre son camp. Ses groupies me reprochent de négliger le site internet de l’UDF qui devrait m’apporter la lumière et, qui sait ?, être mon chemin de Damas. Las ! Je n’y ai lu que des discours de fin de colloques, les dits colloques étant d’une grande diversité dans les thèmes comme dans les options philosophiques des participants. De l’Abbé Pierre à Jean-François Kahn, Bayrou tisse son manteau d’Arlequin hexagonal. On ne peut que pleurer devant une telle stratégie de conquête du pouvoir. Quoi ? Voilà un homme, membre du sérail politique français depuis des décennies, qui fut ministre, député européen, candidat à l’Elysée en 2002, aujourd’hui député, et qui n’a pas pris la mesure de la situation de son pays et se croit obligé d’organiser des colloques avec ses adversaires pour y comprendre quelque chose ? De qui se moque-t-on ?
Chers commentateurs écolo-centristes, je vous ai répondu, par deux fois déjà, sous forme d’ articles dans mon blog, comme vous le souhaitiez (l’un d’entre vous, d’ailleurs, avec une certaine humeur car, à ses yeux, je tardais trop à le faire; il croit, sans doute, que je suis à ses ordres). J’ai fait ma B.A. Restons-en là, si vous le voulez bien, puisque nous sommes en désaccord sur tout.
Serge Weidmann
(1) Le livre de Kohler, que je cite dans mon article du 23 août : «Pollution écologique», ne fait rien d’autre que nous prouver que l’on nous ment. Naturellement, ma bibliographie sur le sujet est plus fournie, notamment par des articles divers, que je n’ai pas cités. Un article de blog ne peut tout dire. Mais combien de livres faut-il lire, avant de cesser d’être une dupe ?