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Vent d'Auvergne
13 septembre 2006

Lettre ouverte à Alain Rey

                           Lettre_ouverte___A_Rey      

Cher Monsieur Rey,

On a beau cultiver le politiquement correct et en donner des preuves tous les jours sur les ondes de France Inter, on tombe fatalement un jour ou l’autre sur des fanatiques qui trouvent qu’on n’en fait pas assez. Dès qu’on leur donne quelques gages, ils exigent toujours plus de vous jusqu’à devenir vos censeurs les plus impitoyables.

Ainsi, cher Monsieur Rey, parce ce que la définition du mot « colonisation » dans votre dictionnaire Le Petit Robert ne leur plaît pas, le CRAN : Conseil représentatif des associations noires de France (qui représente quoi au juste?), suivi par l’inévitable MRAP, vous déclarent la guerre et exigent que vous retiriez de la circulation les 170 000 exemplaires de sa dernière édition.

Naturellement, leur « hénaurme » revendication atteint de tels sommets de crétinisme idéologique que leur répondre est encore leur faire trop d’honneur. C’est pourtant ce que vous avez fait le vendredi 8 septembre dans Le Figaro(1).C’est dommage, pour deux raisons :

D’abord, parce qu’en homme intelligent, vous argumentez. Face à des êtres normaux, c’est la réaction la plus censée. Face à une bande d’excités qui se croient seuls détenteurs de la vérité, c’est peine perdue.

Ensuite, et bien que vous compreniez parfaitement la motivation réelle de vos adversaires : « faire parler de soi », vous ne pouvez vous empêcher de leur adresser un signe de connivence en précisant que vous partagez leurs idées et que, dans la prochaine édition du Petit Robert, il se pourrait qu’une expression soit supprimée.

Ainsi non seulement vous avez perdu votre temps, mais vous vous êtes affaibli et avez conforté, d’une certaine manière, vos implacables censeurs. La seule réaction à tenir, face à ce genre d’attaques, c’est de s’armer d’un peu de courage et de balancer le mot de Cambronne à leurs auteurs. Mais cela suppose que, comme votre serviteur, on ait envoyé promener le politiquement correct à la française, ses oeuvres, ses pompes, son évangile de quatre sous et son clergé. En réalité, c’est bien la seule chose qui vous reste à faire si vous voulez être vraiment libre.

Veuillez croire, cher Monsieur Rey, à toute ma sympathie.

Serge Weidmann

(1) Pour lire l'interview parue dans Le Figaro, cliquez sur le titre suivant: Alain Rey attaqué

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