François Bayrou fait son marché
Coincé entre " Ségo " et " Sarko ", François Bayrou voit son champ politique se réduire comme une peau de chagrin. Au gouvernement, son adversaire UDF, Gilles de Robien, mène une politique courageuse à l'Education nationale, contrairement à lui qui n'a fait que du sur- place quand il y était (on se souviendra que Bayrou, comme son prédécesseur Jospin, avait botté en touche dans l'affaire des tchadors à l 'école) et, côté UMP, Jean-Louis Borloo part à la chasse à ses électeurs sur ce qui lui reste de terre centriste. "Sang triste" serait l'expression qui conviendait le mieux. On peut le dire : l'UDF, aujourd'hui, c'est pas le Bayrou !
D'où l'idée de redorer son blason en invitant quelques personnalités de tous bords politiques à son université d'été et en faisant assaut de démagogie avec elles. Le centre politique, en France est devenu un centre…commercial. Et notre Bearnais d'être écologiste avec Hulot, en reprenant son idée ( ?!) de vice-premier ministre chargé de l'environnement, social-démocrate avec Rocard et européen avec Barnier. La couleur politique de l'UDF est, désormais, celle d'un manteau d'Arlequin : un morceau de bleu avec Barnier, de vert avec Hulot, de rose avec Rocard. Et quand on entend notre prétendant à l'élection présidentielle déclarer, en parlant du développement durable: "Cela doit être une fonction …sur le modèle de ce que les grands hommes de l'après-guerre ont voulu faire en bâtissant un plan", c'est un morceau de rouge qu'il faut ajouter à ce manteau car, dans ce cas, François Bayrou fait son Marchais.
Ces lamentables pitreries, si elles n'empêchent pas la tête de notre prétendant d'enfler au point qu'il se voit déjà à la place de Jacques Chirac , inquiètent par contre beaucoup les députés de son parti. Car, eux ont les pieds sur terre et savent raison garder. Ils savent qu'en 2007, il y a aussi des élections législatives et que ce n'est pas avec les voix de la gauche ou des Verts qu'ils seront réélus mais avec celles de la droite et des électeurs de l'UMP. Mais leur leader, la -grosse- tête dans les étoiles, poursuit son aventure sans rien voir ni entendre. Ne dit-on pas que Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre ?
Serge Weidmann