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Vent d'Auvergne
30 août 2006

Megève aux deux visages

Mairie_de_Meg_veLundi 28 août après-midi à Megève, en Haute-Savoie, je rencontre Gérard Morand le maire de la commune, dans son bureau à l’Hôtel de ville. Dans un dialogue à bâtons rompus, nous évoquons un certain nombre de problèmmes liés au développement local, spécifiques à une « commune accordéon », comme Mr Morand la qualifie, qui passe de 4500 habitants en temps normal à 50000 pendant les saisons touristiques d’ hiver et d’été.

Ainsi, pour reprendre l’expression chère à Frédéric Bastiat, il y a, à Megève, ce qu’on voit et ce qu’on ne voit pas.

Ce qu’on voit, c’est la station touristique accueillant une clientèle huppée cosmopolite, ce qui exige des équipements haut de gamme : piscine, médiathèque, patinoire, parcours de golf, et une grande professionnalisation de tous les acteurs, que ce soit en accueil ou en prestations fournies. Tout cela est évident, de l’organisation de l’Office du tourisme, avec la participation des commerçants et hôteliers, à l’idée très originale de création, sur les pistes de ski, d’un corps d’ « ambassadeurs de Megève ». Vent d’Auvergne reviendra plus en détail sur cette innovation dans un prochain article.

Ce que l’on voit aussi, c’est l’éternelle beauté de ce village de Haute-Savoie, quelles que soient les circonstances : les bacs de fleurs dans chaque rue ou place, quand la saison s’y prête, les illuminations en hiver, donnent l’impression d’une fête perpétuelle. La propreté des rues est à signaler. Malgré les allées et venues des nombreux chevaux attelés aux calèches savoyardes qui sillonnent rues et routes à longueur de journées, malgré les « chienchiens à leur mémère » qui s’oublient de temps à autres, le sol reste propre, autant les pavés des rues du centre bourg que les rues ou routes extérieures. Deux employés communaux, préposés à leur nettoyage, sont en permanence sur la brêche.

Enfin, les grands de ce monde, qui y transitent, sont assurés d’un incognito exemplaire : pas de paparazzis indiscrets, pas de journalistes affairés. Leur intimité est respectée à 100%.

Ce qu’on ne voit pas, c’est le déclin de l’activité agricole. Le prix des fermes augmente avec le boom de l’immobilier et les repreneurs ne se bousculent pas dans une région qui, en outre, connaît un climat et des conditions de travail rudes dans ce secteur. Les jeunes qui font leurs études, souvent à Grenoble, grande ville universitaire, ou à Lyon ne reviennent pas y vivre, le tourisme n’offrant guère de débouchés pour les cadres. Comme à l’Ile de Ré, l’ ISF, cette création des socialistes hexagonaux qui n’aiment pas les riches, touche de plus en plus de gens par le biais de leur possession immobilière. Quant à l’autre stupidité de gauche, que la droite n’a pas abolie, je parle des quotas de logements sociaux s’imposant à toute commune, elle pénalise financièrement un bourg de plus de 11000 résidences qui devrait donc construire, selon la loi -mais où et pour qui ?- plus de deux mille logements sociaux.

Megève a donc deux visages, même si bon nombre de gens ne veulent voir que le premier. C’est le cas des édiles des communes voisines qui refusent de constituer une communauté avec elle. Il est certes facile et peu coûteux pour leurs contribuables de profiter des installations de la grande sœur : équipements scolaires et sportifs, sans participer à leur financement et à leur entretien.

Serge Weidmann

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