La révolution ou la fête
Le magazine municipal Demain Clermont-Ferrand, de juin 2006, présente, page 42, dans sa « Tribune libre » des groupes politiques, l’expression du groupe des élus du parti socialiste (voir photo, à agrandir) sur deux colonnes.
La prose figurant dans celle de gauche est un pamphlet anti-gouvernemental, regroupant tous les poncifs de la gauche ultra, que je pense écrit par quelques militants extrémistes, sans doute surchauffés après un débat interne à propos des présidentiables socialistes.
L’on y parle de crises :
sociale (forcément sociale !) des banlieues dont, naturellement, trois décennies de culture de l’excuse, de défense systématique des immigrés contre les Français, et d’interdiction d’interdire, trois attitudes estampillées gauche post-soixante-huitarde, n’y sont pour rien.
du CPE, où l’on aurait, soi-disant, vu que « la jeunesse était une cible privilégiée du gouvernement UMP ». J’ai plutôt constaté un gouvernement et une jeunesse devenues les cibles et les otages d’une minorité de syndicalistes étudiants, casseurs et anti-démocrates. Que le gouvernement se soit couché devant la violence minoritaire explique une partie de son discrédit dans la population de droite, sûrement, et de gauche, sans doute aussi.
Mais pour les néo-marxistes de la rue Philippe Marcombes, les méfaits du monstre gouvernemental ne s’arrêtent pas là. Voilà et revoilà le dragon libéral qui privatise, licencie et ampute le pouvoir d’achat. La société française est donc en train de sombrer par la faute de dictateurs implacables à la solde d’un « libéralisme débridé.»
Et cette diatribe se présente comme la contribution des élus socialistes de la ville de Clermont ? Serge Godard cautionne-t-il de telles balivernes ? Et les autres élus de son groupe sont-ils d’accord ? On espère pour eux qu’ils ont laissé passer ces ratiocinations sans les lire, tout accaparés qu’ils étaient par les graves problèmes municipaux. Problèmes qui auraient dû, d’ailleurs, être les thèmes centraux de ce billet car, en fin de compte, c’est bien pour les régler et en rendre compte que ces gens-là ont été élus.
Mais je crois que nous devons nous rassurer. Toutes ces paroles excesssives ou mensongères ne sont destinés qu’à chauffer les militants. J’en veux pour preuve, le contenu de la deuxième colonne qui, au lieu d’appeler les citoyens à résister à la dictature du gouvernement actuel, comme la logique le voudrait, invite ceux-ci à faire la fête (mot écrit quatre fois dans leur invitation) « avec notre maire ». Camarades, la révolution prolétarienne attendra…la mise en service du tramway et le reste.
Serge Weidmann