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Vent d'Auvergne
18 juin 2006

"Moi, Général de Gaulle..."

texte_appel_18juin_02Il y aura aujourd’hui soixante-six ans, par son appel devenu célèbre, le Général de Gaulle entrait dans l’Histoire. Il n’est pas inutile de revenir sur ce jour, à la fois sombre et lumineux, de la vie de notre pays, qui devint le symbole de la résistance à une dictature armée occupant la France avec la complicité active ou passive d’une grande partie des Français.

Les soldats du  troisième Reich, envahissant notre territoire, notre armée défaite, les Français, affolés, fuyant en tous sens, un président de la République invisible et muet, un gouvernement désemparé, dont certains de ses membres préparent en douce l’armistice, voilà la situation que refuse un nouveau venu sur la scène politique nationale, un colonel nommé général de brigade à titre temporaire, devenu sous-secrétaire d’Etat à la guerre dans ce qui sera le dernier gouvernement de la Troisième République.

Voulant poursuivre le combat sur le sol anglais, après que le président du Conseil, Paul Raynanud, désemparé, ait refusé de partir avec lui, de Gaulle, seul face à lui-même, dans une chambre d’hôtel, durant la nuit du 16 au 17 juin 1940, analyse la situation avant de prendre sa décision. Victor Hugo, dans Les Misérables, avait utilisé, pour définir le terrible cas de conscience de Jean Valjean, l’expression « tempête sous un crâne ». Elle peut être reproduite ici, tant le choix à faire est lourd de conséquences pour le Général. Il décide finalement, par nécessité autant que par caractère, de « se jeter à l’eau », de quitter sa patrie occupée, de se faire reconnaître auprès des alliés anglais comme chef de ce qui deviendra la France combattante, la France libre, avec une double légitimité : politique –à défaut de Paul Raynaud, c’est lui, son sous-secrétaire d’Etat, qui l’incarnera- et militaire –les deux étoiles resteront dans la légende avec leur titulaire.

Le 17 juin, il quitte Bordeaux en avion pour rejoindre Londres. Son premier souci est de « hisser les couleurs ». Le lendemain, il parle pour la première fois à la BBC. Admirable texte que celui de l’Appel, s’adressant à la raison de ses compatriotes, leur décrivant la réalité, les rassurant et les exhortant à la résistance, en leur annonçant la victoire inéluctable des forces alliées, tandis que Pétain, à Vichy, les culpabilise, les rend responsables du malheur, afin de mieux asseoir sa dictature sur des esprits abattus.

Si l’histoire de la France libre est racontée sur le ton de l’épopée avec, notamment, l’image des pêcheurs de Sein, quittant leur île pour rejoindre de Gaulle, la vérité est différente. Le 18 juin fut le début d’une aventure longue, aléatoire et périlleuse. Les Français présents à Londres à ce moment-là ? Soit ils se carapatent : qui, à Vichy, qui, en Amérique, soit ils restent mais à bonne distance du « Grand Charles ». Et c’est d’abord à un travail de fourmi que se livre le Général pour aller chercher ses partisans l’un après l’autre. « Des juifs, des fous, des aventuriers », c’est ainsi qu’il qualifiera, plus tard, ses premiers ralliés.

Aussi, avant la vistoire finale, que de vicissitudes, de trahisons, de drames ! Il fallait un homme de la trempe de Charles de Gaulle pour mener ce combat difficile et le gagner, pour la liberté de la France et l’honneur des Français.

Serge Weidmann

La photo du texte manuscrit de l’Appel du 18 juin (2ème feuillet) est extraite du site : www.france-libre.net

Elle figure également dans le site :  www.charles-de-gaulle.org

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Commentaires
L
Serge bonjour,<br /> à la lecture de ton article, évidemment réagir est la moindre des choses !! Je suis stupéfait ayant attendu 24h avant de le faire de constater, le manque de reconnaissance pour "Une évidence" dont les mots teintent à mes oreilles avec les "traces" qui subsistent et que "l'ignorance" de certains font tomber par indifference. C'est dommage pour "notre histoire, notre culture" et la liberté de tous. Il faut continuer à mettre en évidence ce qui doit l'étre !!<br /> Bien cordialement,<br /> Le Panda
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