Quelques nouvelles du front auvergnat
Faire une revue de presse et de blogs procure parfois des surprises amusantes et éclairantes. En témoignent, cette semaine, une photo extraite du magazine clermontois gratuit Info du 29 avril 2006 et le dernier article paru dans René Souchon blogue.
La photo ci-dessous et, surtout, sa légende, qu’il s’agisse d’une coquille journalistique ou non, m’apparaît comme un jardin (d’enfants) plein de symboles.
Elle indique que les socialistes sont restés des enfants. Enfants étonnés, satisfaits d’eux-mêmes, perdus dans leurs rêves utopiques, boudeurs, c’est selon. Comme tous les gamins , ils peuvent facilement devenir exigeants, voire tyranniques, si on a pris l’habitude de céder à leurs caprices. Ils aiment par dessus tout s’amuser et faire la fête. Aidons-les, à devenir adultes, c’est un service à leur rendre et à rendre au pays.
Quant au dernier article de René Souchon intitulé Bruxelles, le 26 avril 2006, je le trouve bien révélateur du personnage. Sous prétexte de politique de développement territorial, le voilà cognant sur le gouvernement français (alors qu’il se montre bien gentil avec l’Europe. A t-il quelque retombée à en attendre ?) et, surtout sur les quatre Conseils généraux de la région, qui trainent les pieds devant la participation à ses projets. Pourquoi cette charge, ce festival de « rue dans les brancards » ?
Parce que, auto-investi nouveau chevalier de l’Auvergne de demain, redresseur de torts, défenseur de la veuve « région » et de l’orphelin « développement », comme tout féodal , il se croit suzerain. Considérant les présidents de Conseils généraux comme ses vassaux, il exige d’eux aide et obéissance.
Las ! Ces braves garçons n’étant pas, apparemment, « souchonniens » pour deux sous, ils restent dans leurs « citadelles peu ouvertes aux vraies collaborations » et « soucieuses avant tout d’une gestion « politique » (le mot est entre guillemets et doit, sans doute, signifier : non alignée sur celle du président du Conseil régional ). On les comprend. Dans les trois départements de droite, il s’agit d’opposants qui n’ont aucune raison de se placer sous la férule de notre héros, lequel, circonstance aggravante, passe son temps à critiquer le gouvernement qu’ils défendent. Et dans le Puy-de-Dôme, département de gauche, me direz-vous? Le président Gouttebel est-il, lui aussi, réticent à l’interventionnisme régional tous azimuths ? Et à un homme qui n’hésite pas, pour châtier ses seigneurs infidèles, à les accuser de «gâchis d’argent public» ( nous attendons des précisions à ce sujet, peut être sous forme d’une prochaine prestation dans René Souchon blogue?) .
En tout cas, si ce que dit l’ancien maire d’Aurillac est vrai : honte à ces élus départementaux mauvais gestionnaires ! Ils devraient prendre exemple sur la Région Auvergne, qui, depuis qu’elle est à gauche, n’a jamais gaspillé, même pas d’un centime, l’argent du contribuable.
Serge Weidmann