Etrange protocole

Pour certains professionnels de la santé, les hommes sont moins des êtres doués de sensibilité que de la viande sur pieds.

La semaine dernière mon petit-fils de deux ans et demi, devant subir une prise de sang, est emmené par sa mère dans un laboratoire d’analyses d’une ville proche de Clermont –un reste d’esprit chevaleresque m’empêche, ici, de faire la publicité négative de cette officine en donnant son nom et ses coordonnées sur le web.

Au moment de pénétrer dans le cabinet où doit avoir lieu l’opération, ma fille se voit refermer la porte au nez sous prétexte que  le « protocole » interdit aux parents d’être présents au moment de la prise de sang.

Tous les arguments, puis à bout d’arguments, la fureur de la mère, se heurtèrent au mur de ce  «protocole», mot magique derrière lequel se retranchent les cœurs de pierre drapés dans leur blouse blanche.

Et mon petit fils subit la prise de sang en hurlant à pleins poumons et en se débattant comme un  beau diable, suffisamment, à mon avis, pour qu’une deuxième prise de sang, prévue quelques jours plus tard, soit annulée.

Plusieurs amis, exerçant avec humanisme une profession médicale, à qui je racontai l’aventure, furent plus horrifiés que moi devant cette attitude qu’ils jugèrent arbitraire, stupide et barbare.

De cette histoire vécue, je ne tirerai pas de morale comme La Fontaine mais un conseil : quand vous prenez rendez-vous dans un laboratoire d’analyses médicales pour votre enfant ou quelqu’un de votre entourage que vous devez accompagner, demandez que l’on vous communique le protocole. Et s’il ne vous convient pas, dites à vos interlocuteurs de se le mettre où je pense et allez voir ailleurs.

Serge Weidmann