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Vent d'Auvergne
25 février 2006

Socialistes incinérés

« Un pas en avantsocialistes_incin_r_s

Trois pas en arrière

Un pas sur l’côté

Trois pas d’l’autre côté »

Il y a dans cette chanson pour enfants plus de vérités que dans l’ensemble des motions du Parti socialiste présentées au Mans.

En tout cas, elle illustre parfaitement l’attitude de beaucoup de socialistes départementaux, maire de Clermont-Ferrand en tête, face au projet d’incinérateur du VALTOM.

Voilà ce qui arrive lorsqu’on concocte des projets entre initiés, que ceux-ci sont attaqués par des partenaires politiques encombrants et que l’on a peur de perdre la confiance de ses électeurs et les élections futures. On tend des fils, on se prend les pieds dedans, on se redresse et on s’éloigne la queue basse en disant : « Je suis leur chef donc je les suis. »  Et l’opposant de regretter que ces fils tendus ne soient pas reliés à des mines anti-personnels qui explosent le jour des élections.

Quant à l’électeur de base, il suit ce combat de gladiateurs bedonnants partagé entre la plus sombre désolation et l’irrépressible hilarité. Dans quel état sont-ils arrivés, ces princes qui nous gouvernent ? Nus ! Comme tout le monde peut le constater, nonobstant toutes leurs campagnes de communication, lorsque le rideau se lève sur la scène de leur médiocre comedia del arte.

Une lueur d’espoir s’est cependant allumée au conseil municipal de notre noble cité arverne le 8 février. Nos édiles socialistes étaient tellement secoués qu’ils sont sortis d’un coup de leur monde virtuel en se rappelant qu’il y avait, devant eux, le peuple clermontois, hommes et femmes de chair, de sang et d’intelligence et qu’il conviendrait peut-être de les consulter  pour sortir de la situation.

Serge Godard a refusé le recours au referendum populaire. Il a raison. D’abord, il n’est pas sûr que la loi autorise une telle consultation dans le seul périmètre de la ville pour un projet départemental et extra-départemental. Et ensuite, ouvrir la boîte de Pandore d’une consultation populaire c’est comme pousser la porte d’une centrifugeuse : on ne sait jamais où, ni dans quel état, on va se retrouver. Mais alors, à quoi vont servir ces «débats dans les quartiers», ces «organisations d’échanges», ces «réunions citoyennes»? A faire plaisir aux alliés d’extrême gauche du maire, plaisir tout idéologique, car comment seront organisées ces réunions ? Quelles informations – forcément contradictoires vu les circonstances- nous seront données ? Par qui ? Elus opposés à l’incinérateur, élus pour l’incinérateur ? Experts ?

Y aura-t-il recueil des avis des présents, et sous quelle forme, pour aider nos socialos paumés à y voir plus clair ? Ou seulement quelques messes médiatiques pour colorier l’image de nos élus majoritaires, en attendant… quoi ?

Serge Godard sait parfaitement que l’action est ailleurs, lui qui a affirmé à ce conseil municipal une vérité première : «  C’est aux élus de prendre leur responsabilité » et évoqué un recours contre le VALTOM devant le tribunal administratif.

Mais puisque rencontres avec les Clermontois il y aura, chers concitoyens, profitons-en pour interpeller nos si brillants édiles et posons leur quelques questions afin d’y voir plus clair :

Un incinérateur est-il indispensable dans le département du Puy-de-Dôme?

Si oui, le choix de ce type d’incinérateur est-il le bon ? N’y en a-t-il pas de moins polluants mais plus chers ?

Si oui, pourquoi ne pas avoir investi l’argent du contribuable dans un incinérateur dernier cri et de qualité plutôt que dépenser notre argent dans des opérations de pur prestige ( à Clermont : le CIVIS, la place de Jaude, sans parler du tramway, dont nous nous réservons le droit de dire qu’il nous a  coûté beaucoup pour ce qu’il nous donnera) ?

Combien d’argent (du contribuable) a été dépensé, notamment en études et expertises, depuis le début du projet d’incinérateur qu’on veut maintenent abattre ?

Le refus du site d’implantation de Beaulieu à Clermont est-il motivé aussi par le fait que les ordures, dans leur quasi totalité, viennent d’Issoire et du Brivadois ?

Dans ce cas, nos belles consciences de gauche locales, ne sont-elles pas en contradiction avec elles-mêmes quand elles nous écorchent, à longueur d’année, les trompes d’Eustache avec leur «solidarité entre les hommes et les territoires» ?

S’il reste un peu de temps, on pourra demander pourquoi le maire de Clermont a changé d’avis et si André Gay, le président du VALTOM est : un électron libre, un fou, ou un homme de bonne volonté que ses amis socialistes ont délibérément trahi pour des raisons électoralistes ? (Soulignez la réponse qui vous agrée le mieux).

Les semaines qui s’ouvrent vont être passionnantes. Elles auront en plus une vertu : les médias locaux nous ficheront un peu la paix avec le tramway, la place de Jaude et les prétendues manifs contre le CPE.

Serge Weidmann

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Commentaires
J
Ne crois tu pas, Serge, que c'est le "sauve qui peut" général, "tous aux abris" et "chacun pour soi" ,<br /> La cooptation de René Souchon en est une belle illustration..!<br /> <br /> Dans le contexte électoral annoncé, avec un Sarkosy qui a toutes les chances de mener à bien son programme de salubrité publique, qui, à gauche, voudrait se présenter à clermont Ferrand avec des casseroles attachées à sa personne, comme l'incinérateur, Vulcania, le tramway et son non-projet d'inter-modalité plus que diffuse, projet de contournement, etc... ?<br /> Bel exemple de responsabilité politique?<br /> Tout cela m'a un petit air de Roumanie (il y a une dizaine d'année) Mais qui va jouer le role de Causescu?
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