Une capitulation en rase campagne
A défaut de rejoindre le camp des fauchés, après avoir augmenté les impôts de 30%, M.Bonté, président du Conseil régional d’Auvergne, a rejoint celui des faucheurs.
Il vient en effet de refuser son financement au pôle de compétitivité Céréales Vallée qui devait expérimenter, en plein champ, la culture de plantes génétiquement modifiées . Comme le dit le quotidien La Montagne du 15 décembre dans son ingénuité politiquement correcte : « Voilà qui va rassurer les membres du comité de soutien 63 sans OGM ».
Mais cela ne rassure pas, hélas ! ceux qui voient dans cette reculade de Sa Bonté une capitulation en rase campagne (c’est le mot) devant les plaidoyers rétrogrades et les actions criminelles des « josébovistes » (1) : la clique verte et trotskiste anti-progrès. Et une justification à postériori de l’action des faucheurs bafouant la propriété d’autrui et la recherche scientifique, qui ont conduit la France dans les derniers rangs de la culture du maïs et d’autres produits transgéniques. Beau travail, Monsieur le Président ! Vous venez, en plus, de perdre le droit de vous apitoyer sur ceux qui meurent de faim dans le tiers-monde ou qui souffrent de maladies graves telle la mucoviscidose.
En refusant, par pure idéologie, et sans doute aussi par calcul électoraliste, de prendre la mesure de la réalité scientifique, Sa Bonté vient de porter un sale coup à la filière agro-alimentaire auvergnate, lui qui, pendant sa campagne électorale, ne parlait que de son essor. Il vient aussi de donner un bon coup de frein au développement économique de l’Auvergne. Les auvergnats, hommes et femmes de bon sens, s’en souviendront.
Serge Weidmann
(1) Néologisme inventé par mon académicien préféré : Jean-François Revel