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Vent d'Auvergne
27 septembre 2005

Les intellos ont tout faux

raymond_boudonRaymond Boudon a écrit un essai intitulé : « Les intellectuels contre le libéralisme ». Invité à en parler à Radio Académie, avec comme contradicteur ou plus exactement comme vis à vis intellectuel Marc Guillaume, il entreprit une réflexion avec ce dernier sur les intellectuels et l’Université française, de laquelle ils sont issus et dans laquelle ils sont immergés. Décapant. Voici, ci-dessous, un compte-rendu de cette émission que j’ai écoutée en juillet 2005.

D’abord quelques mots sur le libéralisme :

Sa source, l’individualisme, est de tout temps comme l’affirmait Durkheim. Il n’y a pas de monde alternatif au monde libéral : ni le communisme qui est mort ni l’altermondialisme qui fait un peu usurpé avec sa dénomination « alter ».

Les ennemis du libéralisme lui reprochent souvent ce qui n’est pas de son fait : comme les difficultés commerciales des pays émergeants qui sont dues, en réalité, aux barrières douanières dressées par les chefs des états riches protégeant leurs productions et leurs producteurs.   

Ensuite, pourquoi il a t-il divorce entre les intellectuels et le libéralisme ?

Premier constat :l’intellectuel est peu rémunéré et peu considéré par les forces du marché. Il se dit alors que ces forces ne sont pas aussi optimum que cela et sera peu favorable au libéralisme qui ne lui tresse pas des lauriers.

Plus sérieusement, le libéralisme revendique l’image de l’homme libre, autonome et raisonnable. Or, les intellectuels modernes pensent l’homme comme hétéronome d’où la succession des mouvements que sont le positivisme et surtout le freudisme et le marxisme. En fait, les intellectuels sont des penseurs de systèmes et l’homme autonome échappe à leur magister.

La France est un pays excessivement centralisé qui s’oppose, de ce fait, au libéralisme dont les deux principes sont la confiance et la subsidiarité. Par exemple, la rue de Grenelle (le ministère de l’Education nationale) est un bunker qui entoure les gens de règles, de modes de pensée non libérales. Même des personnes qui ne sont pas libérales regardent le «mammouth microcéphale» comme un exemple de soviétisation. 

Et à ce stade de l’émission, nos deux compères Boudon et Guillaume, eux-mêmes purs produits de l’Université, entament le procès de celle-ci . Pour eux, les théories simplistes, aux effets malheureusement redoutables, se sont répandues dans les universités du monde. Et l’on constate aujourd’hui une déperdition des apprentissages menant à un analphabétisme redoutable. Dans les Sciences humaines notamment , la qualité des enseignements a beaucoup baissé. L’anthropologie, la sociologie mènent au n’importe quoi.

Ce qui a conduit, un jour, un universitaire lucide et non dénué d’humour à proposer comme thème d’un colloque : « Pourquoi la sociologie est-elle devenue un tel foutoir ? ».

Aussi ne sont-ils pas ridicules tous ces éternels manifestants, ces grandes gueules, ces belles consciences et ces bonnes âmes, hurlant leur volonté de faire sortir la France du libéralisme alors qu’elle n’y est jamais entrée ?

Serge Weidmann

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