French "conne action"
Dans le Figaro magazine du 3 septembre 2005, Sébastien Le Fol interviewe deux auteurs qui se penchent, comme beaucoup avant eux, sur le mal français.
Le premier est Christophe Lambert, président de Publicis France avec son livre : « La société de la peur », paru chez Plon. Le second, Ted Stanger, est journaliste américain vivant en France. Dans un roman intitulé : « Sacrés français, le roman ! », paru chez Michalon, il épingle les absurdités de notre « modèle social». De leur débat, j’ai extrait et mis en forme les réponses de Stanger dont je vous livre le florilège ci-après. No comment ! SW
« J’ai choisi la forme du roman pour divertir mais aussi pour faire réfléchir. Mon personnage principal est un cost-killer américain qui est envoyé en Picardie pour dégraisser une petite usine. Mais il tombe sur un tas d’os : le code du travail, la CGT, la grève. En France, le travail est une drogue douce. S’il existait des Jeux olympiques du loisir, la France serait médaille d’or. A mon club de tennis de Montrouge, je n’ai aucune peine pour trouver un partenaire parmi les nombreux Rttistes. Et en même temps, ce pays aspire à la richesse. Il y a là une contradiction insurmontable…
Tant que la notion de travail ne sera pas revalorisée dans votre pays, vos chances de redressement restent faibles.
Votre Sécurité sociale marche bien il est vrai. Mais c’est une Mercedes qui coûte en entretien autant sinon plus qu’une Rolls-Royce. L’essentiel de vos recettes est consacré à combler des puits sans fond. Pendant ce temps, vous n’avez plus les moyens d’intervenir militairement à l’extérieur. Si la Suisse attaquait demain, elle ne ferait qu’une bouchée de vous.
Aucun gouvernement n’a jamais vraiment essayé de réformer votre pays. Et cela n’est pas prêt de changer. Car en réalité, vous avez peur de devenir une Amérique. Les Français pensent encore dans leur majorité que la mondialisation est un complot américain.
La gauche donne le ton dans votre pays. Il n’y a que chez vous que le fait de verser des dividendes aux actionnaires est perçu comme un crime.
Dans le vocabulaire politique français, « libéral » a remplacé « communiste ». C’est l’insulte suprême.
Les Français ont un rapport malsain à l’argent. Ils en parlent comme des excréments.
(Les atouts de la France ne sont) certainement pas votre classe politique. Mais je vois un signe encourageant dans le départ à l’étranger de plus en plus de jeunes Français. Ils prennent conscience qu’ils sont limités dans leur pays par un système de CDD et de stages qui n’en finissent pas. Aux Etats-Unis, il n’y a que les stars de Hollywood qui signent des contrats. Et le taux de chômage est moitié moins élevé que le français. »