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Vent d'Auvergne
24 août 2005

Critique de l'éducation aux USA

Le texte suivant a été écrit par Ronald Reagan en 1976 pour une causerie radiophonique, donc avant son élection à la présidence des Etats-Unis.

Il figure dans « Ronald Reagan/ Ecrits personnels » livre traduit en français par Guy Millière et paru aux Editions du Rocher en 2003.

On croirait lire une critique actuelle de l’Education nationale française, ce qui prouve trois choses: que la contamination idéologique des pédagogues est une pieuvre qui étend très loin ses ramifications, que Reagan était très au fait des questions de son temps et accessoirement que nous sommes très en retard par rapport aux américains dans la dénonciation de nos maux. S.W.

reaganAujourd'hui je vais vous parler d'éducation, juste pour vous dire ce que j'ai sur le coeur. En cette période très politique, on parle souvent du besoin d'accroître l'aide fédérale à l'éducation. L'Association nationale de l'éducation parle même de crise du système éducatif, et dit qu'on ne peut répondre à la crise que par l'injection massive de milliards de dollars fédéraux.

Qu'on parle ou non de crise, il est possible de s'accorder sur le fait que la qualité de l'éducation a baissé au cours des vingt dernières années, et ce quels que soient les critères d'évaluation employés. Les notes aux examens d'entrée à l'université ont chuté de manière continue, et ont fini par atteindre l'an dernier le niveau le plus bas jamais atteint.

Peut-on dire que cela vient de l'inflation ou d'une baisse des dépenses ? Au cours de ces 20 années, l'inflation a fait monter les prix de 57,2%. Le coût moyen de l'éducation d'un élève dans une école publique a, lui, augmenté, pendant la même période, de 211 %. Le coût total de la scolarité en dollars constants a augmenté 4 fois plus vite que le nombre des élèves. Le nombre d'emplois dans le secteur scolaire a, lui, augmenté 2,5 fois plus vite que le nombre d'élèves. Les emplois administratifs, quant à eux, ont augmenté 4 fois plus vite. Quoi qu'il en soit, il y a aujourd'hui moins d'élèves par enseignant, et moins d'élèves par classe.

Dans ce qu'on peut considérer comme l'analyse la plus complète de l'école publique jamais réalisée, le Dr James Coleman de la Johns Hopkins Un\versity dit qu'il n'y a pas de relation entre la qualité de l'éducation et le nombre d'enfants par classe, le nombre d'enfants par enseignant, ou le salaire des enseignants.

Si l'Association nationale de l'éducation a tort, et si le problème ne vient pas du manque d'argent, comment expliquer la chute du niveau ? Puis-je suggérer que le problème vient du fait que les éducateurs font du bricolage, et qu'en tournant leurs yeux vers un meilleur des mondes qu'ils veulent commencer à construire dans la salle de classe, ils pourraient bien avoir expulsé de celle-ci certaines méthodes fondamentales et éprouvées. Nous avons tous entendu divers éducateurs clamer que la vieille litanie « lecture, écriture, calcul » n'était plus appropriée. L'école doit, disaient-ils, forger la génération d'aujourd'hui, produire des citoyens du monde, libres de tout préjugé, de toute forme d'hostilité et de tout esprit de compétition.

Pourquoi les avons-nous laissés énoncer leurs théories sans discuter ou réagir ? Pourquoi nul d'entre nous n'a souligné que l'humanité a réalisé plus d'avancées dans presque tous les domaines au cours des 25 ou 30 dernières années que dans toute l'histoire passée ? Il ne faut pas être un génie pour comprendre que les hommes et les femmes qui ont accompli ces avancées ont reçu leur éducation dans le système à l'ancienne que les éducateurs d'aujourd'hui sont si déterminés à effacer. Devons-nous croire que ceux qui ont maîtrisé l'atome, nous ont envoyé sur la lune, nous ont offert les miracles de l'informatique, de l'électronique, du transport aérien, ceux qui ont mis fin à tant de maladies mortelles ont fait tout cela en dépit de leur éducation ? Certaines gens, dans ces écoles à l'ancienne si méprisées par les élitistes d'aujourd'hui, ont,  sans doute aucun, bien fait leur travail.

Permettez-moi d'ajouter un post-scriptum. Hier, j'ai mentionné le vieux recueil de textes McGuffey qui fut utilisé dans nos écoles pendant plus d'un demi-siècle. Les élèves de septième pouvaient y lire le Sermon sur la montagne, la légende du roi Salomon ou celle d'Alexandre le Grand, l'histoire de la naissance des Pays-Bas. Les enfants savaient lire à l'époque.

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