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Vent d'Auvergne
24 juillet 2005

La francophonie: 2 ou 3 choses que je sais d'elle

Mon article « La francophonie est l’avenir de l’Europe »,  qui est également en ligne dans le site Agora VOX, a suscité un commentaire de la part d’un internaute, qui me dit notamment : « La francophonie comme avenir de l’Europe, c’est un peu radical, franco-centré et chauvin ». Comme je pense qu’il commet un contresens, je lui envoie ce  commentaire à son commentaire.

livresConcernant votre appréciation : « La francophonie, comme avenir de l’Europe, c’est un peu radical, franco-centré et chauvin », je ne sais pas ce que vous répondrait Jean Cluzel , mais je peux vous dire ceci :

Chauvinisme que de vouloir que la langue française soit le centre de l’Europe ? Non, c’est tout le contraire. C’est la volonté de rendre à la francophonie sa vocation d’ouverture au monde. Car il y a un génie de la langue et de la culture française qui s’est manifesté par le passé, qui se manifeste encore aujourd’hui, même si nous autres, les hexagonaux, dans notre grande majorité, l’avons oublié. La francophonie, c’est la parole que les français ont perdue mais qui reste vivante pour bon nombre d’écrivains étrangers. Notamment ceux qui souffrent ou ont souffert sous les nombreuses dictatures : les espagnols comme Georges Semprun, les russes comme Vladimir Volkoff, les libanais comme Salah Stétié, les algériens comme Rachid Mimouni ou Tahar Jahout, assassiné à Alger en 1993. Notre langue, c’est leur moyen de crier contre l’oppression et pour la liberté.Elle est pour eux une seconde patrie, leur raison de vivre et l’outil de leur combat.

Dans son merveilleux ouvrage Langue française, terre d’accueil, paru aux Editions du Rocher et couronné par le prix mousquetaire ( tout un symbole) en1997, André Brincourt écrit ceci à l’écrivain antillais Raphaël Confiant : « Ce qui m’intéresse dans la défense de la langue française, c’est sa capacité d’exprimer des sensibilités qui relèvent de l’humanisme universel».

Notre problème à nous français, c’est peut-être de ne plus avoir conscience de ce miracle qu’est notre langue, véhicule d’une culture florissante et qui parle plus aux étrangers lettrés qu’aux autochtones. Mais peut-être sommes-nous devenus des barbares?

Serge Weidmann

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