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Vent d'Auvergne
22 juillet 2005

Trop d'impôts trouent la peau

Le Conseil général de l'Oise est propriétaire de l'ancien Palais épiscopal de Beauvais dans lequel il a installé un musée. L'ensemble de la bâtisse est un bel exemple d'architecture civile et militaire. Comment le militaire s'est ajouté au civil est une histoire intéressante à connaître.

Au début du 14ème siècle, les habitants de la commune de Beauvais se révoltèrent contre Simon de Clermont de Nesle, à la fois évêque et comte du lieu, qui avait fortement augmenté les taxes sur les moulins. Et ce ne fut pas une simple manifestation de mauvaise humeur, mais une  attaque en règle d'émeutiers armés "d'arbalètes, arcs, javelots, boucliers, pierre, glaives et épées", comme le rapporte un chroniqueur. Le palais épiscopal fut pris d'assaut, les gardes tués, les chapelles profanées et les biens de l'évêque pillés. 

C'est le roi Philippe le Bel qui jugea l'affaire. On sait que le destructeur de l'Ordre du Temple n'était pas un tendre, aussi condamna-t-il la commune à verser 8000 lires à Simon de Clermont à titre de dédommagement. Celui-ci utilisa l'argent pour se mettre à l'abri de nouvelles offensives en fortifiant sa propriété. L'histoire ne dit pas si les impôts levés par l'ecclésiastique après cette aventure baissèrent ou pas.

Mais il est intéressant de noter qu'au Moyen-âge, les leveurs d'impôts français avaient déjà la main lourde. Il s'agit, hélas, d'une pratique nationale qui traversa les siècles, survit à la Révolution, et tellement encrée chez nos gouvernants qu'elle nous apparaît comme un trait culturel hexagonal. Seulement, au lieu de pester sans fin, certains de nos anciens compatriotes, imposés au-delà du supportable, n'hésitaient pas à passer à l'action. Comme nous aimerions que cet exemple de révolte contre la spoliation soit connu et médité par nos contemporains. Je pense notamment aux vignerons, cultivateurs retraités de l'île de Ré dépouillés par l' ISF. Et si j'étais percepteur à Saint-Martin de Ré, je demanderais à l'Etat de transférer mes bureaux dans la citadelle construite par Vauban. On ne sait jamais.

Serge Weidmann

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